vendredi 10 avril 2009

Lettre ouverte à une incorrgible

Chère incorrigible,

Je tenais à vous dire que j'ai beaucoup aimé votre prestation d'hier dans l'amphithéâtre Richelieu.
Elle fut certes brève, concise, mais elle m'a permis de mesurer l'étendue de votre honnêteté intellectuelle.

Vous êtes en effet, chère incorrigible, la mieux lotie de vos collègues pour prétendre à la considération la plus entière. Si la légion d'honneur ne vous pend pas au nez d'ici quelques années, c'est à plus rien n'y comprendre.

Avec une partie de vos collègues de l'UFR d'Histoire, vous nous avez appelés à la fin du tumulte. Sans vous départir d'un certain paternalisme, vous nous conseillez de nous consacrer à la validation d'un semestre déjà sérieusement amputé, plutôt qu'à faire les marioles sur des barricades.

Vos confrères et consœurs, ont avec peine disserté devant les étudiants de leur choix cornélien. Vous n'avez pas eu cette gêne, en citant l'exemple d'une collègue grèviste, ayant refusé de tenir un cours à des élèves qu'elle aurait traités, selon vos dires, de"petits bourgeois".

C'est ici que réside votre génie. Réduire la contestation universitaire à la suffisance d'esprit de quelque harpie gauchiste, personne, même au Figaro ou à Valeurs Actuelles, ne s'y était encore essayé. Et vous bravez le politiquement correct avec une assurance qui force le respect.

De tous les projets gouvernementaux portant sur l'enseignement supérieur, vous fûtes toujours une des plus zélées défenseuses. Quand l'ensemble de votre corporation s'inquiétait ou fulminait contre ces réformes, vous les défendiez avec une ardeur d'autant plus respectable, que vous étiez la seule à le faire. Chapeau, bas, Madame.

Et en période non agitée, vous vous illustrez aussi. Je n'ai malheureusement jamais eu la chance de vous avoir comme enseignante depuis mon arrivée à la faculté. On m'a pourtant confié, que vous êtiez très soucieuse du bien-être de vos étudiants. Vous les soumettez à faire du sport, à se vêtir décemment, et à adopter un ton révérencieux envers le corps universitaire. Vous houspillez avec soin, tous les paresseux, les crasseux, les loquedus qui tels des cafards s'épanouissent entre nos murs, et viennent jusque dans nos bras pour culbuter nos filles et nos compagnes.

J'ai également entendu que vous évaluiez les élèves selon que leur minois vous plaise ou non. A gueule du client, comme on dit par chez moi. Il ne s'agit que d'une rumeur, une telle accusation relève de la diffamation. Un peu comme ceux qui se hasardent à faire dire des énormités aux collègues grévistes, non?

En tout cas, j'aimerais saluer votre courage. Louer votre bonté, votre sagacité, ô Grand Danube féminin de la pensée néo-libérale. Vous, qui êtes dans la jeunesse de l'âge, et avait déjà un esprit si élevé que l'on ne peut que se sentir minuscule à vos côtés, je vous prédis un grand avenir.

Il est certain que si vous continuez à être aussi légère et malhonnête derrière vos lunettes austères, la communauté universitaire se réserve le droit de vous entarter, et de vous voir agoniser sous la crème fouettée.

P.S: Quand on a le même patronyme qu'une célèbre marque d'anisette, on pèse ses mots avant de la ramener.

Sauras-tu trouver de quelle crapule il s'agit?

1 commentaire:

  1. Oui, oui, j'ai trouvé (et je n'étais même pas là en plus...)! Franchement, ça fait peine de porter le même prénom...
    N. (mais pas N. D., juste S. P.)

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