mardi 28 avril 2009

Interview exclusive de Valérie Pécresse

En marge du salon Devenir Trader à bac+3, Valérie Pécresse a accepté de répondre à quelques unes de nos questions en exclusivité.

LDH-Valérie Pécresse, depuis onze semaines vous devez affronter un mouvement de contestation d'une ampleur inédite au sein des facultés. Comment le vivez-vous?

Tout d'abord, j'aimerais vous signaler que le ministère a toujours fait de son possible pour désamorcer ce conflit. Nous avons inivité les organisations syndicales à débattre, à émettre de nouvelles propositions pour que nous sortions tous la tête haute de ce conflit.
Malheureusement, je ne peux que déplorer que nous ne trouvions pas de terrain d'entente.
Nous avons fait des concessions multiples au cours de ces réunions. Une fois, le délégué du Snesup-Fsu, au bout de trois heures de discussion m'a demandé un verre d'eau. Et bien, après m'être concerté avec l'ensemble de mon cabinet, et après en avoir référé au premier ministre, j'ai personnellement tenu à ce qu'un verre d'eau soit servi aux représentants syndicaux. On me dit autiste, je refuse cette attaque. Je suis enclin au dialogue, dans la mesure du possible.

LDH-Qu'avez-vous à dire aux étudiants qui s'inquiètent au sujet de la validation de leur semestre?

Que leur inquiétude est légitime, mais que nous ne les laisserons pas tomber. J'ai obtenu du président de la République, la possibilité de réquisitionner des bâtiments publics pour qu'ils puissent passer leurs épreuves. Pour l'instant, seule la base spatiale de Kourou en Guyane, s'est déclarée apte à nous recevoir. C'est limité, certes, mais nous négocions actuellement avec la centrale nucléaire du Tricastin pour acueillir des étudiants pendant les sessions d'examens.

LDH-Vous dîtes démontrer des preuves d'amour quotidiennes à la communauté universitaire? A quoi se résument-elles?

On réduit ma politique au démantèlement des centres de recherches, à la privatisation rampante de l'enseignement supérieur. Or c'est faux. Chaque jour, nous contribuons à la mise en place d'initiatives novatrices, pour satisfaire au bien-être du corps universitaire.
En partenariat avec Roselyne Bachelot, et le ministère de la Santé, nous avons décidé de supprimer les frites dans les CROUS pour remédier à l'obésité en milieu universitaire. Avec Eric Besson, nous réfléchissons à un projet de loi permettant aux étudiants qui dénonceraient leurs camarades sans-papiers, de valider leur diplôme de façon accélérée.
Voilà aujourd'hui, où se situent les nombreuses preuves d'amour que nous distribuons à la communauté universitaire.

LDH-Beaucoup d'universités ont vu leur réputation ternir avec le mouvement universitaire. Qu'avez-vous à répondre aux parents réticents d'envoyer leurs lardons dans les facultés?

Qu'il ne faut pas prêter attention aux ragots. Les universités françaises sont des lieux saints! Bien que la plupart soient gangrénées par l'ultra-gauche anarcho-autonome ou par les rejetons des khmers rouges, qu'on s'y pète la gueule pendant les A.G, qu'on y viole les enfants de bonne famille, qu'on y enseigne les techniques du coup d'état selon les préceptes de Malaparte, bref qu'il est devenu impossible d'y étudier et d'en ressortir vivant. Il ne faut pas noircir le tableau, en tout cas je m'y refuse!

LDH-On vous sait russophile? Pouvez-nous dire en quoi la Russie a toujours suscité votre admiration profonde?

C'est vrai, j'ai toujours été profondément attirée par la Russie. Et mon attrait ne se résume pas seulement à la vodka, contrairement à Jean-Louis Borloo, mon estimé camarade du gouvernement. La Russie a toujours offert la voie à suivre pour l'europe occidentale. En matière de désinformation, notamment. J'ai le sentiment que la presse française suit cet exemple. A lire le Monde récemment, j'ai cru tenir en mes mains une édition moderne de la PRAVDA, tant leur servilité à mon égard n'avait rarement eu d'égale dans la presse hexagonale.

LDH-Que peut-on vous souhaiter pour les prochains mois, magnifique Valérie?

De voir se taire le courroux des enseignants-chercheurs. De triompher de Jean-Paul Huchon aux régionales de 2010, au risque de me voir siéger dans l'opposition avec cette andouille de Roger Karoutchi.
Et surtout d'avoir contribué au rayonnement des universités françaises, et plus largement de notre système éducatif national. Je suis certaine qu'on louera mon mérite d'ici quelques années. Que mon nom entrera dans les livres d'Histoire, que Mélanie Laurent interprète ma personne au cinéma dans un biopic qui s'intitulerait Valérie contre le Mammouth.
Ce serait chouette, non?



vendredi 10 avril 2009

Lettre ouverte à une incorrgible

Chère incorrigible,

Je tenais à vous dire que j'ai beaucoup aimé votre prestation d'hier dans l'amphithéâtre Richelieu.
Elle fut certes brève, concise, mais elle m'a permis de mesurer l'étendue de votre honnêteté intellectuelle.

Vous êtes en effet, chère incorrigible, la mieux lotie de vos collègues pour prétendre à la considération la plus entière. Si la légion d'honneur ne vous pend pas au nez d'ici quelques années, c'est à plus rien n'y comprendre.

Avec une partie de vos collègues de l'UFR d'Histoire, vous nous avez appelés à la fin du tumulte. Sans vous départir d'un certain paternalisme, vous nous conseillez de nous consacrer à la validation d'un semestre déjà sérieusement amputé, plutôt qu'à faire les marioles sur des barricades.

Vos confrères et consœurs, ont avec peine disserté devant les étudiants de leur choix cornélien. Vous n'avez pas eu cette gêne, en citant l'exemple d'une collègue grèviste, ayant refusé de tenir un cours à des élèves qu'elle aurait traités, selon vos dires, de"petits bourgeois".

C'est ici que réside votre génie. Réduire la contestation universitaire à la suffisance d'esprit de quelque harpie gauchiste, personne, même au Figaro ou à Valeurs Actuelles, ne s'y était encore essayé. Et vous bravez le politiquement correct avec une assurance qui force le respect.

De tous les projets gouvernementaux portant sur l'enseignement supérieur, vous fûtes toujours une des plus zélées défenseuses. Quand l'ensemble de votre corporation s'inquiétait ou fulminait contre ces réformes, vous les défendiez avec une ardeur d'autant plus respectable, que vous étiez la seule à le faire. Chapeau, bas, Madame.

Et en période non agitée, vous vous illustrez aussi. Je n'ai malheureusement jamais eu la chance de vous avoir comme enseignante depuis mon arrivée à la faculté. On m'a pourtant confié, que vous êtiez très soucieuse du bien-être de vos étudiants. Vous les soumettez à faire du sport, à se vêtir décemment, et à adopter un ton révérencieux envers le corps universitaire. Vous houspillez avec soin, tous les paresseux, les crasseux, les loquedus qui tels des cafards s'épanouissent entre nos murs, et viennent jusque dans nos bras pour culbuter nos filles et nos compagnes.

J'ai également entendu que vous évaluiez les élèves selon que leur minois vous plaise ou non. A gueule du client, comme on dit par chez moi. Il ne s'agit que d'une rumeur, une telle accusation relève de la diffamation. Un peu comme ceux qui se hasardent à faire dire des énormités aux collègues grévistes, non?

En tout cas, j'aimerais saluer votre courage. Louer votre bonté, votre sagacité, ô Grand Danube féminin de la pensée néo-libérale. Vous, qui êtes dans la jeunesse de l'âge, et avait déjà un esprit si élevé que l'on ne peut que se sentir minuscule à vos côtés, je vous prédis un grand avenir.

Il est certain que si vous continuez à être aussi légère et malhonnête derrière vos lunettes austères, la communauté universitaire se réserve le droit de vous entarter, et de vous voir agoniser sous la crème fouettée.

P.S: Quand on a le même patronyme qu'une célèbre marque d'anisette, on pèse ses mots avant de la ramener.

Sauras-tu trouver de quelle crapule il s'agit?

lundi 6 avril 2009

Journée d'un C.R.S





6h15: Je me réveille avec un mal de crâne tétanisant. Hier soir, la compagnie et moi avons fêté notre centième interpellation de l'année. Dans un rade pourri de banlieue, les collègues et moi avons assouvi notre légendaire passion pour l'anisette. La soirée a failli dégénérer quand un individu de type nord-africain nous a fait observer que nous constitutions un corps de police composé de fieffées andouilles incultes et brutales. Pour lui prouver notre respect de la dignité humaine, nous avons conduit le malheureux dans une ruelle étroite et mal éclairée. Tout la compagnie s'en est donnée à coeur joie pour lui démontrer l'humanisme dont nous sommes tous empreints. Le malheureux a perdu ses dents de sagesse, sans avoir à débourser le moindre euro. Au plus près des citoyens, nous agissons chaque jour pour votre bien-être.


7h00: Nous quittons le cantonnement pour rejoindre Paris. Le maigre cortège que nous composons, (pas plus de douze estafettes, avec à leur bord, 14 hommes), est amené à s'installer aux environs de la Sorbonne, où depuis plusieurs semaines règne une agitation des plus débridées.


8h00: Nous voilà en place, le long du trottoir de la Rue Saint-Jacques. Nous n'interviendrons qu'en cas de grabuge aggravé. L'entrée de la faculté nous est interdite, ce qui irrite nombre de collègues avides de casser du petit-bourgeois. Nous voilà condamnés, à moins d'une heureuse provocation, à stagner dans nos véhicules toute la journée.


9h45: Toujours rien à signaler au dehors. L'endroit semble calme. J'achève la lecture des Fleurs du Mal de Beaudelaire, avec une larme à l'oeil. Rémunéré à taper sur des loquedus, je n'en suis pas moins doté d'une âme sensible.


10h30: L'ennui nous terrasse dans l'estafette. Certains jouent aux cartes, d'autres aux petits chevaux, tandis que le commandant Nervi, lui, peine à terminer sa grille de mots fléchés entamée voilà trois semaines. Se tournant vers moi, il me demande: "Sensible en quatre lettres? Pédé, ça marche?". L'autoradio branché sur Nostalgie diffuse du Chantal Goya. Je demande au lieutenant Brutos de changer de fréquence. Je peine à contenir mes larmes, tant entendre Bécassine, ma cousine, m'évoque de tendres souvenirs d'enfance.


11h45: L'heure de la collation. Les brigadiers Cassoce et Viandard ont confectionné de copieux sandwichs. Végétarien, je décline leur offrande, quand ces derniers me tendent un robuste Jambon-Beurre-Saumon-Tomate-Cornichons-Rillettes-Mozarella. A la place, je me délecterai d'une assiette de tofu et de carottes rapées.


13h00: Tout le monde, excepté moi, ronfle dans le véhicule. Affalés au sol, mes camarades peinent à digérer leur déjeuner. Tandis que ces derniers somnolent, je relis ému les Châtiments de Victor Hugo. Devant tant de beauté, il m'est désormais impossible de réprimer ma mélancolie. Je sors sur le trottoir, et une cigarette à la main, je fais les cent pas.


15H00: Nous recevons un appel nous intimant l'ordre de nous tenir prêts à intervenir. Je referme la correspondance de Gustave Flaubert, alors que dans l'estafette les camarades s'agitent. Nous déboulons à grandes enjambées dans la Rue Victor Cousin, prêts à matraquer ce qui nous passe sous la main. Soudain, le chef nous invite à amorcer la retraite. Bredouilles, nous rentrons dans nos véhicules, dépité de point avoir eu à cogner.


16h00: Il s'avère que nous avons été vicime d'une mauvaise blague de la part des gendarmes mobiles, qui se sont branchés sur notre fréquence, afin de nous induire en erreur. Ces derniers, stationnés le long de la rue des écoles, se bidonnent depuis une heure devant notre malheureuse spontanéité. Ce soir, nous nous sommes jurés de les prendre au Ricard, et rira bien qui rira le dernier.


17h15: Je n'ai plus rien à lire. Le lieutenant Latrique me tend un vieux numéro d'Entreveue, pour palier à mon manque de lectures saines. Malheureusement pour moi, les pages sont toutes collées les unes aux autres. Même la playmate en couverture semble avoir souffert de son passage entre les mains du lieutenant. Autour de moi, les collègues se jurent d'avoir la peau des gendarmes mobiles.


18H00: L'ambiance est montée d'un cran. Depuis la radio, nous insultons les gendarmes avec une certaine véhémence dans le ton. Ces derniers nous répliquent avec les mêmes slogans que ceux que les étudiants scandent dans notre direction lors des manifestations : "CRS, en colère, le Pastis, il est trop cher!", "CRS, serre les fesses, on arrive à toute vitesse!". N'en pouvant plus de subir tels affronts, les commandants de nos compagnies se concertent pour attaquer les "mobilards".


19h30: Les badauds sur le trottoir rient à gorge déployée. DuranAjouter une imaget plus d'une heure, ils ont vu s'affronter gendarmes et CRS sous leurs yeux ébahis. Le commandant Nervi est au sol, après avoir subi un tir de flashball. "Rengagez-vous qu'ils disaient, rengagez-vous qu'ils disaient!" psalmoident mes collègues allongés sur des brancards.


21h00: Notre ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie est arrivée sur les lieux de ce pugilat insolite. La voilà qui nous engueule, le visage encore plus crispé que d'ordinaire. En concertation avec notre hiérarchie, il a été décidé que nous serions mutés en Afghanistan pour aider à la formation de la police locale.


Avant de rejoindre Kandahar, j'aimerais vous faire part de ma profonde tristesse. Avec une situation sociale aussi explosive dans l'Hexagone, j'aurais à coup sûr pu montrer l'étendue de ma sensibilté au peuple en colère. Hélas, pour moi, il n'en sera rien.

vendredi 3 avril 2009

La journée d'une R.G



6h00: Lever aux aurores. Au dehors, le chant des moineaux se fait entendre. Le ronflement de Roland, mon mari, aussi. Je quitte le lit défait après une nuit d'ébats torrides. Une longue journée m'attend.

6h30: Une fois toiletté, je bois mon café, seule, dans la cuisine. Je souffre de nombreuses courbatures. Hier soir, j'ai fait la courte échelle à un militant de l'UNI, pour qu'il puisse coller ses affiches anti-blocages sur la façade d'un immeuble situé en face de la Sorbonne. En rentrant, Roland m'a littéralement sautée dessus. Mon mari officie à la brigade des stupéfiants, et il lui arrive de servir dans les saisies de drogue. Ceci doit expliquer que son appétit sexuel se trouve décuplé à certains instants.
Les jambes flageolantes et les épaules broyées, je m'apprête à partir au charbon, quand mon fils surgit à mes pieds. Encore en pyjama, et la morve au nez, Kévin me couvre de câlins avant de me tendre la liste des enfants sans-papiers inscrits dans son école. 7 ans, le fiston, et déjà l'âme d'un flic. Je ne peux qu'être fière de lui.

7h00: Me voici arrivé au siège de la D.C.R.I (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), à Levallois-Perret, où je vais bientôt recevoir les instructions pour la journée. Le maire de Levallois, Patrick Balkany, est passé en voisin. Je lui fais un clé de bras après qu'il m'ait proposé de lui faire une fouille au corps rapprochée. Fuir le satyre des Hauts de Seine n'est pas une mince affaire.


7h15: Je fais un détour au vestiaire pour enfiler ma tenue de camouflage en milieu étudiant. Pour ne pas attirer l'attention des gauchistes sur ma personne, je me suis confectionné le costume adéquat. Je me lave mes cheveux au beurre blanc, me tartine toutes les surfaces de mon corps avec du fromage de brebis, avant de mettre à mon cou un keffieh troué. Me voici parée pour ma mission d'infiltration en Sorbonne, où se tient aujourd'hui une assemblée générale décisive dans la reconduite du mouvement universitaire.


7h55: Me voici dans le quartier Latin. Je rejoins mon indicateur dans un café de la rue Victor Cousin. Ernest*, étudiant frisé, me rencarde sur les contestataires les plus actifs. Mon attention s'arrête sur un certain Baptiste L., dont mon informateur me dresse un portrait effrayant. D'ici la fin de la semaine, ce dernier se trouvera à Fleury, et goutera aux joies des douches collectives en milieu carcéral.


8h30: Je m'asseois à l'arrière de la camionnette balisée, garée rue Champollion, où est installée une table d'écoute, me permettant de surveiller les communications téléphoniques des principaux activistes. Je me branche sur la ligne du Président Molinié, et je peine à comprendre son propos, ce dernier ayant un débit de parole pour le moins particulier. "Oui, c'est ça, un coca, et une grande frite!", réussis-je à saisir. Un message codé sans doute?


9h15: Sur mon ordinateur portable, je consulte les blogs tenus par les meneurs étudiants. Au milieu des fautes d'orthographe et des propos incohérents, je vois que ces derniers ont décidé de faire un sit-in devant le siège Figaro pour protester contre le traitement du quotidien de Serge Dassault de la question universitaire. Ce qui est bien avec Internet, c'est que les gens comme moi n'ont même plus besoin d'aller chercher l'information, elle nous est directement livrée.


10h00: Je quitte la camionnette pour pénétrer dans l'enceinte de la Sorbonne. Dans une heure se tiendra l'A.G, qui réunira étudiants, personnels, et enseignants chercheurs dans l'Amphithéâtre Richelieu. Dissimulé derrière la statue de Victor Hugo, je prends discrètement des photos des étudiants rassemblés dans la cour d'honneur. Un mal de ventre tenace me saisit. J'ai trop abusé du Larzac, et l'odeur du fromage de brebis me terrasse le naseau.


11h00: L'assemblée générale débute. L'amphithéâtre est bondé. Une motion est votée contre l'important dispositif policier qui cerne l'université. Les Renseignements Généraux sont conspués. Un étudiant saisit le micro : "Elle est où d'ailleurs, cette blondasse qui manque de discrétion quand elle nous observe?". J'enfonce la tête dans mon keffieh afin de ne pas être reconnue.


14h30: L'amphi se vide. L'A.G a été particulièrement animée, et a vu les membres du Julien Coupat Fan Club, se disputer avec les membres de l'AGEPS, le principal syndicat étudiant de la Sorbonne. Je sors pour aller vomir aux toilettes. Il faudra à l'avenir, que je trouve un autre parfum que le fromage bio.


15h30: Une aile du rectorat est assaillie par des protestataires. Les vigiles interviennent et débusquent les flibustiers sans omettre de leur ratatiner la tronche au passage. Après avoir assisté à ce spectacle tordant, je retourne dans la camionnette. Je surveille toujours les conversations de Georges Molinié, décidémment très doué pour brouiller les pistes: "Oui, chérie, je n'oublie pas d'aller chercher du pain en rentrant!". Je peine à décoder ce message.


17h00: Je m'installe sur la Place de la Sorbonne où est donné un cours alternatif: "Les principes de la philosophie kantienne et de son influence dans la psychanalyse lacanienne". Quand je pense, que nos impôts vont à tous ces fainéants...


18h00: Une bande d'étudiants occupe de façon spontanée la rue des écoles. Je me place à leurs côtés. Les C.R.S dans la précipitation m'embarquent avec les rageux dans le panier à salade. J'ai beau leur indiquer que je suis de la maison, ces derniers ne m'écoutent pas, et me matraquent mon doux minois avec soin.


21h00: Je quitte enfin le commissariat du cinquième avec les excuses empressées de mes collègues. La gueule défaite, je rejoins la camionnette dont les Pneus ont été crevés. Les ennuis s'accumulent, et à cet instant précis, je préférerais exercer mes talents ailleurs, y compris en Haute Corse, ou en Guadeloupe.


23h00: Enfin rentrée à la maison. J'ai attendu le RER durant trois quart d'heure à Saint-Michel, en raisons de foutus problèmes techniques. Kévin dort du sommeil de l'enclume. Le brave petit s'est illustré à l'école aujourd'hui en dénonçant plusieurs de ses petits camarades qui avaient triché à une dictée. Pensant m'endormir tranquille, Roland déboule dans ma chambre, complètement éméché, et me fait le coup du légionnaire. Mon corps est couvert de bleus, et ma diginité s'est envolée. Rude journée.


Les universitaires peuvent penser ce qu'ils veulent, ils ne sont pas les seuls à souffrir.