jeudi 1 avril 2010

The big mistake


La désillusion gagne les cœurs et les esprits. C'est pourtant pas faute d'avoir voulu échapper au dépit, et au répit, comme à toutes ces choses qui vont de mal en pis.
Nous sommes cernés. Un village gaulois entouré de camps retranchés. Une bourgade palestinienne face à l'irrésistible avancée des bulldozers de joyeux lurons sémites mais non moins orthodoxes. Une tribu de papous qui n'aura bientôt plus que ses formidables étuis péniens comme lot de consolation.

On s'explique. Nous pensions évoluer dans une structure où les éléments de la réaction, à défaut d'être nombreux, faisaient preuve d'une honorable discrétion. Nous songions enfin à pouvoir nous adonner à notre prosélytisme ravageur, à savoir professer le chambardement du vieux monde, la destruction totale de la société du spectaculaire-marchande, danser sur les ruines fumantes des hypocrisies contemporaines, bref, amorcer un semblant d'horizon reluisant, la société communiste, paillarde, sensuelle, mais diablement raffinée.

Nous pensions en outre terrasser l'infamie bobo, le refoulé petit-bourgeois de gauche. Que les amphithéâtres fussent le spectacle de joyeuses orgies, ou entre deux rasades de Pousse-Rapière, nous aurions disserté le cœur léger sur la façon la plus adéquate de faire sécher les tripes des méchants au soleil.

Dire que nous avons été dans l'erreur relève du plus plat euphémisme. Non que notre paradigme soit bigrement défectueux, nous y sommes désormais plus qu'attachés. C'est que la structure où nous évoluons, cette université, cette faculté, est le théâtre conforme des petitesses, et autres vilénies du Monde Moderne.

Paris I a son Lidpub, son spot promotionnel, où une bande de cruchots et cruchettes à la cervelle de mollusque assurent la promotion de la faculté, de son prétendu cadre de vie qui n'en saura jamais un.
Paris I compte encore plus d'émules de Eric Zemmour que dans l'état-major de Marine Le Pen.
Paris I voit ses plus charmantes demoiselles être séquestrées par des ordures totales, des poujadistes complets qui conjurent dans l'ombre, dissimulés sous un verni intellectuel chafouin.
Paris I a perdu Jacques Marseille. Dieu a rappelé lui l'économiste car affligé de ses sempiternelles conneries. Il a juste omis que le reste du corps enseignant ne valait pas mieux.

La question? Que foutons-nous encore entre ses murs? Les masques tombent à chaque nouvelle journée, laissant entrevoir comme sur la façade d'un vieil édifice gothique toute la pourriture amassée avec les années.


Maman, j'veux m'en aller! Ils ont enterré Jean Maitron!
Je trouverai un Master à Paris IV l'an prochain, on retournera au bercail, c'était pas si affligeant en fait. ..

1 commentaire:

  1. Méfiez, très cher Major, que je ne vous prenne au mot et que j'organise à mon tour une exfiltration vers la maison mère d'origine... (surtout depuis que je siège au conseil de l'école doctorale - nouveauté de la matinée).

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