tag:blogger.com,1999:blog-30822954154151080042024-03-05T17:00:24.986-08:00Chronique d'un enferSatire de nos années SorbonnardesMajor Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.comBlogger38125tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-70330546920054086272010-09-29T03:37:00.000-07:002010-09-29T03:37:30.853-07:00Du soutien avant la soutenance-That's done, honey...<br />
-What?<br />
-J'ai rendu mon M(ach)1.<br />
-Il était temps, non?<br />
-C'est exactement le mot que m'a glissé mon directeur de recherches quand je l'ai croisé hier...<br />
-Ah... Il va te saquer, tu crois?<br />
-Il serait animé par un semblant de conscience professionnelle, ce serait dans l'ordre des choses, et même, ajouterais-je, l'indolence est une faute, et je culpabilise...<br />
-Quoi, t'as fait du caca?<br />
-Pas loin... En tout cas je lui ai filé un truc assez épais pour s'essuyer le dergeot!<br />
-Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. Si tu avais daigné être consciencieux, régulier dans l'effort, tu ne serais pas à gémir comme une fillette... Tu fais mon le badass pour le coup?<br />
-Certes. Je me sens comme un petit garçon pris en flagrant délit de chaparadage de confiture, qui baisse la tête, pas fier, de la rhubarbe plein les bobines. Mais j'ai toutefois une excuse. Aussi mince que les michtonneuses de Chez Elite, peut-être, mais le seul fait est que mon sujet d'études était particulièrement rasant. Si j'avais su, je ne serais point venu.<br />
-Quoi encore avec tes anars?<br />
-Une ribambelle de cinglés! Des hygiénistes, eugénistes, végétariens, buveurs d'eau, amour-libristes peut-être, mais vu les tromblons qui devaient se farcir, même pas de quoi sauver l'honneur...<br />
-Tu juges a posteriori. Ils étaient pénétrés des représentations de leur temps, sans que cela plaide en leur faveur, tu dois juger en historien. Enquêteur, pas inquisiteur...<br />
-La racine du mot est la même, je te signale.<br />
-Certes, mais cela n'excuse pas tout. Au moins tu es revenu de tout ça, tu vas enfin pouvoir embrasser la cause du peuple, à l'inverse de tes "en-dehors".<br />
-Oui, et puis en lisant toute leur somme d'insanités, je me suis dit, qu'après tout à Constradt, on a zigouillé que des couillons, pas de quoi crier au liberticide, non plus...<br />
-T'es pas obligé de verser dans cet extrêmisme, non plus.<br />
-Peut-être bien. D'autant que les miens étaient poltrons, pétochards comme il faut. Au moins les marins ukrainiens, eux, en avaient dans le bénard à rayures.<br />
-Bon, et maintenant... T'as une date pour ta soutenance.<br />
-Toujours pas. Mais j'affronterai l'épreuve avec un peu de cran, pour une fois.<br />
-Vaut mieux...<br />
-Oui, car je sens le canif à Damoclès au-dessus de ma tignasse. J'ai les foies, sans perdre la foi, toutefois. Nom d'un foutre!Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-90974505095001480592010-09-05T10:21:00.000-07:002010-09-05T10:21:03.965-07:00Il y a de l'espoirJe suis content, j'avance. Je dois bien en être à la moitié maintenant. Plus que quelques nuits blanches, et on va le torcher notre truc. Le malheur, c'est qu'on a une vie sociale, et qu'à l'inverse de nombre de nos copains djeuns, on ne peut rester plus de trois heures assis devant son ordinateur sans avoir les nerfs en compote. Allez, du nerf! Hypothèque quelques moments de bonheur, c'est pour ton bien! <br />
Non, non, je suis presque soulagé, bien qu'encore loin du compte. Un peu comme Gerard d'Aboville quand il traversait l'Atlantique à la rame dans son raffiot pas plus large qu'une coquille d'huître. Une fois les Açores dépassées, m'est avis qu'il devait respirer Pépère, même si l'Amérique était encore à quelques faisceaux horaires. <br />
Non, non, je me sens bien. J'ai même envie de me décapsuler une petite Orval. Une bonne bière belge, ça vous met de l'entrain, un peu comme apprendre qu'un ministre du travail prend le chemin de l'échaffaud, et la majorité présidentielle dont il est issu avec lui.<br />
Tout va bien. Pense à la Bouteille de Gevrey Chambertin 1999,injustement incarcérée dans un placard maternel, promise à être sifflée après ta soutenance. <br />
Du baume à l'âme, enfin! Certes je ponds du caca. Oui, je m'y suis mal pris. J'ai été gauche, limite indolent. Le prix de la nonchalance ne sera peut-être pas trop lourd. <br />
Espoir, lueurs scintillantes à l'horizon... Bien que tous les historiens de l'anarchisme en exercice, si le hasard leur mettait mon travail en main, se sentiraient d'un tempérament ravacholien devant la somme de mes contresens, anachronismes, et autres billeveusées.<br />
<br />
Tu sais, pourquoi je jubile?<br />
Parce que tu y es arrivée. Toi dont on présageait la branlée, toi dont on se disait: "Mais Foutre-Dieu, si elle rend son M1 avant moi, je veux bien qu'on me coupe le prépuce avec des ciseaux rouillés."<br />
<br />
Et bah, tu l'as fait, alors que tu as du être moins assidue encore que tous ceux parmi nous qui galèrent âprement devant l'échéance fatale. Donc,forcément, on ne peut que s'en sortir. Même si nous n'avons pas de parents historiens, une complicité poussée avec notre directeur de recherches, et si nous ne pouvons squatter un appartement où a du crêcher Hervé Gaymard au vu de ses dimensions pharaoniques, on n'est pas si mal lotis quand on y pense.<br />
<br />
Non, non sérieux.<br />
Putain, on est content!Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-7614907988832799532010-09-03T01:39:00.000-07:002010-09-03T01:39:36.874-07:00Retour aux archives-Mais qu'est-ce que vous foutez là encore? On vous a assez vus, Monsieur. <br />
-Mais quoi? J'ai travaillé tout l'été, délaissé la recherche pour l'enfer feutré du salariat. Il me reste à peu près trois semaines pour rédiger un mémoire, il me manque quelques sources écrites, c'est tout...<br />
-Avec mes collègues du guichet, on pensait que vous rédigiez une thèse, au vu de la fréquences de vos visites.<br />
-Non, non, ce n'est qu'un mémoire de première année que j'entreprends de composer.<br />
-Raison de plus vous y mettre. Vous n'avez que soixante pages à rédiger au mieux, dont les deux tiers comprennent une bibliographie et les questions épistémologiques sur votre sujet. <br />
-Oui, mais, moi, non. J'évolue par anticipation dans la cour des grands. Mon taulier veut que nous lui rendions un travail de cent pages minimum, calqué sur les modèles du genre. <br />
-C'est un bourreau, ce mec-là!<br />
-Je vous le fais pas dire! Vous comprenez mieux les raisons de ma présence ici, désormais. Je suis historien, ou presque, je ne peux pas me contenter du minimum comme le dernier des étudiants en sociologie ou en histoire de l'art.<br />
-C'est beau la confraternité! Non, mais plus sérieusement, vos anars, là, qui c'est qui en a quelque chose à foutre, aujourd'hui... La plèbe qui grouille, qui pue, qui consomme, qui meurt à crédit, elle en a rien à péter de vos esthètes de la liberté. Et même, les avant-gardes autoproclamées s'en détournent. Le monde est parti pour crever tout entier dans les eaux glacées du calcul égoiste. <br />
-Orwell?<br />
-Exact, jeune homme. Donc, ne vous foulez pas trop. Votre directeur de recherches lira votre machin en diagonale, ne s'arrêtera que sur les fautes d'orthographe, et deux trois noms célèbres que vous pourriez citer.<br />
-Mais il y a du cul, dans mon machin, comme vous dîtes.<br />
-Ah ça, peut-être, que ça devrait contribuer à le rendre plus interessant. L'inanité de votre entreprise en sera quelque peu altérée.<br />
-Tant mieux. Car je commence à être crevé de tout ça. Puis écrire sur le modèle universitaire, c'est aussi coton que de marcher avec des échasses dans les égoûts, si vous voyez ce que je veux dire.<br />
-Métaphore bancale, mais je comprends, et compatis. Moi-même, si j'avais daigné bosser, je ne serais pas là, aujourd'hui, au guichet des archives nationales, à regarder passer ce public hétérogène, de grabataires et de puceaux.<br />
-Vous vouliez faire de l'histoire aussi?<br />
-Oui, mais ce n'était pas plus possible qu'aujourd'hui il y a dix ans. Bicose <i>Gender Studies, Cultural Studies</i>... Alors, quitte à tâter de l'archive, du papier jaune rongé par les mites, autant m'ennuyer ici, que sous les ordres d'une directrice de recherches archéo-trotksyste, gouine, mulitculturaliste, et j'en passe...<br />
-Vous avez la sécurité de l'emploi.<br />
-Oui, et des avantages. Vous avez vu la bande de clampins autour de moi? Mes collègues? Vieux garçons, folasses, lectrices de Closer, spectateurs assidus de <i>Plus Belle la Vie</i>... <br />
-Je vous envierais presque...<br />
-Ouais... D'autant que je ne vous envie pas, jeune homme. Au vu de la largeur de vos cernes qui descendent jusqu'à votre menton, vos yeux dont le blanc vire au jaune. L'hygiène de vie désastreuse des jeunes...<br />
-Certes. Je picole trop, fume trop. J'ai du être une écluse dans une autre vie pour avaler tant de saloperies sans rechigner... Bon, vous me le donnez ce carton...<br />
-Le voilà... 14 as 556, fonds Bontemps. Le carton, avant que nous en fassiez un.<br />
-Merci. L'espoir fait vivre!<br />
-Toujours, même...Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-68229967976752147962010-06-30T05:54:00.000-07:002010-06-30T05:57:03.594-07:00La Bafouille au taulierPrésident adoré,<br />
<br />
Une fois encore, j'ai été sommé de t'écrire par ton admininstration. Si je veux demeurer à la rentrée prochaine dans cette chouette Casbah qu'est l'université Paname 1, c'est une formalité impérative à accomplir. Et qui dit formalité dit absurdité, charme discret de la bureaucratie, inanité profonde de la génuflexion estudiantine. Tu me suis toujours?<br />
Car c'est un fait avéré, tu ne liras jamais la dite bafouille, composée à grand peine, outrancièrement alambiquée pour ne vexer personne.<br />
Aussi, je me dois de te confesser ma déception. Pas au sujet de ta boîte, bien tenue au demeurant. On pourra dire que j'ai pris mon pied cette année. J'ai tissé des liens bigrement enrichissants. Rencontré de la personne épastrouillante. Appris des choses essentielles. Je me monte un peu le chou, parfois, à force de cotoyer de la sommité intellectuelle. Je singe le thésard. Moi! Qui me suis forgé une culture générale à coup de notices Wikipedia... Pas très sérieux tout ça!<br />
<br />
Non, je ressors de cette année universitaire, satisfait pour ne pas dire heureux. Bien que je n'aie toujours pas achevé le mémoire que je dois rendre à mon enseignant référent chéri, et que par conséquent, mon été, déjà chahuté par de peu reluisantes activités professionnelles, va s'avérer animé, riche en névroses, nuits blanches, et cuites solitaires pour faire baisser la pression. Ton major va être bien tendu.<br />
<br />
Ce qui me vexe, dans toute cette histoire à faire de l'Histoire, c'est qu'au final, nous ne nous serons jamais croisés. A moins que je ne participe à la rentrée prochaine, à une séquestration du membre du C.A, opérée par quelques ultra-gauchisants de par chez nous, nous n'aurons sans doute jamais l'occasion de tailler le bout de gras tous les deux.<br />
N'entretenant pas un amour absolu pour les autorités en général, ce n'est pas par flagornerie que je compte entrer en contact avec ton auguste personne. Mais par souci de réciprocité. La recherche est un exercice stimulant, prélude à se forger une conscience solide. <br />
Et vu que tu es un peu le responsable de cet état de fait, en dirigeant le bastringue où j'exerce, j'aimerais, en signe de reconnaissance éternelle, te faire partager mes connaissances sur l'anarchisme individualiste durant l'entre deux guerres.<br />
<br />
A première vue, je comprends que tu es les miquettes. Les anars, on veut souvent en faire une clique de détraqués, du genre sectaire, à poser des bombes entre deux sabotages de voies ferrées, mais je te jure, les miens méritent le détour. Défenseurs, voire promoteurs acharnés de l'amour libre, de l'apoilisme(ou nudisme, c'est selon), il n'y a guère que leur végétarisme pour nous faire déchanter. Apôtres de la réalisation individuelle, leurs précepts demeurent d'actualité. <br />
Toi qui aime Tintin, à une époque où l'on veut le censurer pour racisme rétroactif, la moto, à une ère où seul le vélo concentre l'amour des masses avachies, et les pipes bourrés de tabac gris, en ces heures de tyrannie hygiéniste, se retirer de la société, fronder à son endroit à l'instar de mes anars, est une sorte de devoir qui sied à tout homme élégant. Dont nous sommes.<br />
<br />
Alors, l'an prochain, promis, j'accomplirai un effort double. Respecter l'échéance dans la remise du travail final, et te le dédier.<br />
Car cette somme laborieuse, aura au moins le mérite, de mettre en évidence, que du côté de Panthéon Sorbonne, on a pas le temps de s'ennuyer. Et ça, c'est bien à toi que nous le devons.<br />
<br />
Ton major un peu tendu,<br />
La bise.Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-13310307381966513992010-05-31T09:45:00.001-07:002010-05-31T09:46:13.817-07:00Les carnets de l'anarchivisteC'est toujours le même cérémonial. Il est 16h29, et nous ne doutons pas que dans moins d'une minute, l'annonce sonore nous invitant à dégager sous peu, va retentir et nous glacer un sang d'ordinaire bien bouillant.<br />
Notre esprit frétille tel l'éperlan en poêle. Nous allons enfin arriver à bout de ce pourquoi nous sommes ici. Et peut-être même établir un brillant mémoire de première année. Va savoir, nous pourrions aussi nous faire remarquer pour la splendeur de notre étude, trouver un sens à une vie, théâtre d'un désenchantement similaire à celle d'un fonctionnaire grec subissant les joies de la rigueur budgétaire. <br />
Et soudain, cette putain d'admonestation monocorde qui se fait entendre. L'atmosphère change. On se croirait, vu la configuration de salle, haute de plafond, d'architecture assez récente à en juger par les baies vitrées à son sommet et à ses côtés, dans la base secrète d'un méchant de James Bond à l'heure de son autodestruction. Notre mémoire auditive à l'instar d'un jukebox, nous programme un thème muscial de John Barry, sensé retranscrire la précipitation du chef des vilains et de ses affidés à se débiner avant que le ciel ne leur tombe sur la tête.<br />
Et ici, c'est pareil ou presque. Sauf que nous ne sommes pas Sean Connery, et que nous ne comptons pas à nos côtés, une belle pépée ingénue en tenue sexy, à sauver en plus du monde libre. <br />
On se presse pour confirmer la prolongation de notre carton au guichet. Lequel compte parmi ses ressortissants quelques beaux specimens en terme de vivacité tant spirituelle que physique. Nous nous retrouverions devant un ban d'huîtres chez le mareyeur que notre allant n'en serait pas plus atteint.<br />
Comprenant que notre présence ici est aussi désirée parmi le personnel du site que celle d'un GI dans les environs de Fallaoujah, nous courrons jusqu'au rez de chaussée retrouver notre casier où sont empilées nos affaires civiles. Le tout après avoir démontré à la sortie de la salle de consultation que non, nous n'avons dérobé aucun document, que malgré le retard, la faiblesse de notre future démonstration, nous souffrons de quelques scrupules. C'est con, mais c'est comme ça.<br />
Devant le casier à combinaison, nous nous trouvons amnésiques. Le code, putain! Ce putain de code à quatre chiffres, qui aurait du être en toute logique, celui de ta date de naissance, moyen mémo-technique simple, (vu que tu n'en as qu'une), et bien non, tu as voulu jouer au malin, et tu ne sais plus si au moment de verrouiller le petit réduit, si tu as choisi la date de l'accession au trône de Philippe le Bel, ou celle de la révolte des vignerons languedociens, impitoyablement matée par Clémenceau en 1906.<br />
Alors, tu convoques le préposé aux vestiaires, qui gît mollement près des toilettes, et dont on se doute que l'existence doit contenir par milliers de moments folichons. <br />
-Monsieur, me souviens plus de mon code.<br />
-Z'aviez quoi dans votre casier?<br />
-Bah, mes affaires...<br />
-M'en doute bien!<br />
-Un sac Eastpak noir, une veste bleue marine achetée en solde au Zara de la rue de Rivoli, un paquet de Fortuna, le dernier numéro du Monde Libertaire, et d'autres trucs parfaitement inutiles.<br />
-J'vous z'ouvre. Mais la prochaine fois, souvenez vous de votre combinaison. C'est pas compliqué merde!<br />
<br />
Non, c'est très simple, ajouterions-nous si nous n'étions pas dépourvus de zèle. <br />
Cette évacuation s'achève sur ta sortie dans la rue. La salutaire bouffée d'air, après cette évacuation au pas de charge, exécutée de façon gauche. La fille aux jolis mollets, au minois tout doux, à la chevelure ondoyante, s'en va vers Rambuteau, quand tu t'en vas vers le métro Saint Paul.<br />
Et c'est là, plus que lors de la manoeuvre piteuse que tu viens d'effectuer, que tu mesures, mieux que tous les philosophes et autres littératures qui se bousculent depuis des lustres pour dépeindre les tourments de l'âme, l'incroyable absurdité de ta condition.Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-51883094251724930832010-04-20T00:26:00.000-07:002010-04-20T01:37:00.777-07:00A nos anciens<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhvv4DeNwAgIzAaGgKXTxlthfV8Ydwu5k8kEWyPJKj6APJCEMbAC-kMugfPg9xtnEatv-XLwo3SfF2e3BK2p9I9ruXFiXkyvAjTWvbM6TvBsLK2iKncEiKukfvg2VHEx47G4qb45IgTXI/s1600/senile-agitation-control.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 198px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhvv4DeNwAgIzAaGgKXTxlthfV8Ydwu5k8kEWyPJKj6APJCEMbAC-kMugfPg9xtnEatv-XLwo3SfF2e3BK2p9I9ruXFiXkyvAjTWvbM6TvBsLK2iKncEiKukfvg2VHEx47G4qb45IgTXI/s320/senile-agitation-control.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5462135861518137650" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">Le physique ne doit jamais être l'élément déterminant pour juger de la qualité d'une personne.<br />Ce propos qui ne transpire pas l'originalité, et qui pourrait même faire partie intégrante d'une hypothétique anthologie des aphorismes proférés en milieu cosmétique, est toutefois à prendre en compte avant ce qui va suivre.<br /></div><br /><div style="text-align: justify;">Fréquentant de façon (presque) assidue différents centres d'archives ou bibliothèques spécialisées en vue de la rédaction de notre mémoire, nous constatons qu'un public, résolument non estudiantin, squattent ces places avec aplomb.<br />Nous y trouvons évidemment des enseignants chercheurs , dont c'est le métier d'éplucher du carton, de respirer leur poussière, de s'abîmer les yeux à la vision des microfilms, et d'accessoirement snober l'étudiant honteux promis à un destin aussi reluisant qu'un Tupolev polonais en fin de vie, contenant à son bord une cohorte de bigots que le regretté Général Jarulezeski a omis de mâter.<br /></div>Ceux-là, jaloux de leur position, au fait des codes parfois tortueux voire kafkaiens des lieux d'archives, s'y pointent dès potron-minet, pour n'en partir qu'à la fermeture.<br /><br />D'autres personnes, étrangères au sérail universitaire, prennent également place dans ces sentiers de la création historique. Nous ne saurons les caractériser socialement parlant. Nos connaissances en sociologie sont aussi arrêtées et faibles que chez le premier étudiant en journalisme venu, et justement maltraité en ce sens par les députés européens archéo-jacobins qu'ils ont le mauvais goût de déranger entre deux piges boîteuses.<br /><br /><div style="text-align: justify;">Nous constatons juste que cette fange est âgée, à jouir des émoluments de sa retraire, et se distingue par des propriétés physiques d'une homogénéité troublante. La généalogie, la curiosité, souvent malsaine, les poussent à fréquenter des lieux dont l'accès devrait nous être, si il existait une justice dans ce bas monde, exclusivement dévolu.<br />Le sujet féminin, caduque, offre à la vue des fesses plates, et des seins plongeants, contenues dans un ensemble vestimentaire qui a du faire des émules au temps de la République Démocratique Allemande.<br />Le sujet masculin, tout aussi flétri et en proie à des accès grabataires, se montre lui la ceinture abdominale rebondie, que peine à contenir un pantalon en velours défraichi, qui lui a dû être témoin de la défaite de Dien Bien Phu ou du dénouement de la Crise de Suez dans le meilleur des cas.<br /></div><br /><div style="text-align: justify;">Nous n'entendons pas ici nous acharner sur nos ancêtres, bien que ces derniers cooptent, et perturbent à l'envi, avec leur insolite présence, la salubrité de nos travaux.<br />Nous n'entendons pas non plus, bien que conscients du fait, faire de ces gens qui n'ont vibré au cours de leur vie qu'à la lecture du couple académique Castelot&Decaux, ou du bonapartiste outré et outrant Max Gallo, des ennemis de classe, freinant l'avènement du socialisme.<br />Nous nous sommes arrêtés à quelques malheureuses considérations physiques, qui bien que partiellement dégradantes, ne sauraient préjuger de leur qualité.<br /><br />Force est de constater que nos lieux de recherche, qui tiennent plus de l'hospice que de la halte garderie, avec leur fort contingent de vieux, nous amène une fois de plus à émettre la remarque suivante, à l'attention des directeurs de programmes des chaînes de télévisions.<br /><br />Messieurs, adoptez une attitude plus digne envers nos aînés. Cessez de leur soumettre les sempiternelles médiocrités, l'indigence conjuguée des feuilletons policiers d'Outre-Rhin et soap-opéra d'Outre-Atlantique.<br /><br />Nous n'attendrons pas la canicule pour être débarrassés du triste spectacles, de nos aînés, qui vont la démarche chancelante, l'haleine fétide, harceler l'archiviste, et nous ôter la consultation du carton de la Série F7 12844, dont nous avons cruellement besoin.<br /></div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-79326319724281286962010-04-01T04:37:00.000-07:002010-04-01T05:28:29.330-07:00The big mistake<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZp56iiDT7SFgE9IrD6woUM2eVS8-4WuCdF6D5WrjKnq2_UZqQNb0twM83TcQnZtkw5SVu0ws7yyQ65-3r5JkBmk7WjlJ8hZxC5ktSakivp3nWT34mAAiDIcPJsMwsMHYCf54HmlkVFs8/s1600/film_noir_0013.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 254px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZp56iiDT7SFgE9IrD6woUM2eVS8-4WuCdF6D5WrjKnq2_UZqQNb0twM83TcQnZtkw5SVu0ws7yyQ65-3r5JkBmk7WjlJ8hZxC5ktSakivp3nWT34mAAiDIcPJsMwsMHYCf54HmlkVFs8/s320/film_noir_0013.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5455142755575143730" border="0" /></a><br />La désillusion gagne les cœurs et les esprits. C'est pourtant pas faute d'avoir voulu échapper au dépit, et au répit, comme à toutes ces choses qui vont de mal en pis.<br />Nous sommes cernés. Un village gaulois entouré de camps retranchés. Une bourgade palestinienne face à l'irrésistible avancée des bulldozers de joyeux lurons sémites mais non moins orthodoxes. Une tribu de papous qui n'aura bientôt plus que ses formidables étuis péniens comme lot de consolation.<br /><br />On s'explique. Nous pensions évoluer dans une structure où les éléments de la réaction, à défaut d'être nombreux, faisaient preuve d'une honorable discrétion. Nous songions enfin à pouvoir nous adonner à notre prosélytisme ravageur, à savoir professer le chambardement du vieux monde, la destruction totale de la société du spectaculaire-marchande, danser sur les ruines fumantes des hypocrisies contemporaines, bref, amorcer un semblant d'horizon reluisant, la société communiste, paillarde, sensuelle, mais diablement raffinée.<br /><br />Nous pensions en outre terrasser l'infamie bobo, le refoulé petit-bourgeois de gauche. Que les amphithéâtres fussent le spectacle de joyeuses orgies, ou entre deux rasades de Pousse-Rapière, nous aurions disserté le cœur léger sur la façon la plus adéquate de faire sécher les tripes des méchants au soleil.<br /><br />Dire que nous avons été dans l'erreur relève du plus plat euphémisme. Non que notre paradigme soit bigrement défectueux, nous y sommes désormais plus qu'attachés. C'est que la structure où nous évoluons, cette université, cette faculté, est le théâtre conforme des petitesses, et autres vilénies du Monde Moderne.<br /><br />Paris I a son Lidpub, son spot promotionnel, où une bande de cruchots et cruchettes à la cervelle de mollusque assurent la promotion de la faculté, de son prétendu cadre de vie qui n'en saura jamais un.<br />Paris I compte encore plus d'émules de Eric Zemmour que dans l'état-major de Marine Le Pen.<br />Paris I voit ses plus charmantes demoiselles être séquestrées par des ordures totales, des poujadistes complets qui conjurent dans l'ombre, dissimulés sous un verni intellectuel chafouin.<br />Paris I a perdu Jacques Marseille. Dieu a rappelé lui l'économiste car affligé de ses sempiternelles conneries. Il a juste omis que le reste du corps enseignant ne valait pas mieux.<br /><br />La question? Que foutons-nous encore entre ses murs? Les masques tombent à chaque nouvelle journée, laissant entrevoir comme sur la façade d'un vieil édifice gothique toute la pourriture amassée avec les années.<br /><br /><br />Maman, j'veux m'en aller! Ils ont enterré Jean Maitron!<br />Je trouverai un Master à Paris IV l'an prochain, on retournera au bercail, c'était pas si affligeant en fait. ..Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-55857625416509056292010-03-04T01:01:00.000-08:002010-03-04T02:05:18.405-08:00Merci? Pitteux, J.R<div style="text-align: justify;">Cher Jean-Robert,<br /><br /></div>Mon cher Jean-Robert Pitte, la familiarité n'a aucune raison de présider à notre relation.<br />Nous nous sommes jamais fréquentés, et comme beaucoup d'indigents de par le monde, tu ignores jusqu'à mon existence.<br />Je te connais, moi. En tant qu'ancien président de Paris IV Sorbonne. Également, par tes saillies largement relayées par les médias, heureux de trouver en toi un "<span style="font-style: italic;">pourfendeur du politiquement correct</span>." En somme, un de ceux qu'on nomma jadis les déclinologues. Qui pour sortir la France de son marasme, se proposèrent de lui infliger une cure de jouvence ultra-libérale, et qui crurent au grand soir, une fois Sarkozy élu.<br /><div style="text-align: justify;">Seulement, la crise aidant, Guaino conspirant, les sondages faisant, vous avez du déchanter, remiser à une date ultérieure l'avènement d'une France enfin "débarrassée du socialisme", comme le clame avec mesure le marchand d'armes, et néanmoins poète, Serge Dassault. Les premiers déçus du Sarkozysme, avant la masse d'employés qui crurent qu'en turbinant plus, ils pourrait amasser plus.<br /><br />Tu fus mon président, lors des deux premières années de mon ennuyant séjour en Faculté d'Histoire. Avant d'être évincé par une sombre conjuration, réunissant contre ton auguste bienséance, fidèles d'hier, crypto-staliniens, et autres nostalgiques de l'Albanie d'Enhver Hoxa.<br />L'immobilisme français, que tu stigmatisais avec force, a ainsi pris sa revanche, incarnée par le rhétoricien Molinié, dont la diction, comme les idées, sont bigrement confuses.<br />On ne reviendra pas ici sur ton atlantisme, ton homophobie supposée, tes notes de frais astronomiques, tes génuflexions répétées aux Émirs du Golfe, pour qu'ils souscrivent à l'implantation dans leur désert mortifère, d'une antenne estampillée "<span style="font-style: italic;">Sorbonne.</span>"<br /><br />Car aujourd'hui, c'est l'œnologue, l'amateur raffiné de vins et spiriteux, qui milite pour que l'UNESCO considère notre gastronomie à la hauteur du temple d'Angkor, ou des pyramides de Gizeh, que j'aimerais applaudir de mes deux mains cagneuses.<br />Toi, que je vouais aux gémonies autant que le souvenir du Général Pinochet, les carottes râpées, et les eaux minérales surchargées en magnesium. Toi dont j'espérais le terrassement à l'issue du grand chambardement, qui allait précipiter toutes les fripouilles conservatrices dans les oubliettes, ou poubelles de l'histoire, tout dépend de l'idée qu'on se fait du confort.<br /><br />Et bien, laisse moi dire, que la furie prolétarienne t'épargnera. Surpris, hein?<br />On efface l'ardoise. L'amnésie quant à ta personne, devient totale. On te fait grâce du nombre incalculable de fois, où tu envoyais les flics nous gazer quand nous voulions seulement tenir une A.G.<br /><br />On apprend que tu veux réintroduire le pinard dans les restaurants universitaires. La lumineuse idée. Familiariser le milieu étudiant, si prompt à se cuiter de façon minable, avec les meilleurs sirops de notre terroir. Voilà qui les rendra heureux, leur fera oublier l'étendue de leur misère, et leur horizon bouché, ou nul.<br />Et puis le vin, est une liqueur dont les vertus ne sont plus à chanter. Avant de soutenir un exposé, un mémoire, ou même défendre sa thèse, ingurgiter un petit canon s'avère indispensable, pour la fortune des cordes vocales, et un bon fonctionnement physiologique général.<br /><br />Voilà aussi qui ramènera les étudiants vers les C.R.O.U.S. Qui précipitera la chute de la consommation de sodas, et la fermeture de toutes ces chaines de restaurations à la bouffe formatée, saturées de mauvaises graisses, aux boissons pauvres en sulfites. Ces lieux de perdition, où les plaisirs de la table sont moindres, qui demeurent seulement prisés des crétins qui ont les papilles en berne comme la zézette.<br /><br />Merci, Jean-Robert.<br />Avant que ton idée fasse naturellement son chemin, je ne serais intégralement satisfait que si tu daignes nous octroyer picrates dignes de ce nom. Autant se piquer la ruche avec du bon, et pas avec du casse-patte, mais du enchante-pitte!<br />C'était facile. Un dernier effort, président adoré. Si tu tiens tant à nous fourguer du pif, fais preuve de zèle. Vide ta cave!</div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-49288404053206478292010-03-01T01:20:00.000-08:002010-03-01T12:22:14.379-08:00Pour venger les pépères<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwNutTLCTb4J_zfp7s-2eUTXarCx3FmBVLcKdtusCx4NkVPKmMI8k0NyIQ_gFardEhsjhQumFkwSmIzelE0Dc23d1MAfpKzKp_2zEZ4MflVzQulmSSuQl684ppxES5jvQ5TgkRWTyqEiM/s1600-h/venger-pepere.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 193px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwNutTLCTb4J_zfp7s-2eUTXarCx3FmBVLcKdtusCx4NkVPKmMI8k0NyIQ_gFardEhsjhQumFkwSmIzelE0Dc23d1MAfpKzKp_2zEZ4MflVzQulmSSuQl684ppxES5jvQ5TgkRWTyqEiM/s320/venger-pepere.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5443607224269127442" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">Le cérémonial demeurait en l'état, inchangé, malgré les années. On ne savait même plus comment il fut institutionnalisé.<br />Le Rétif fermait la porte de sa mansarde sous les coups de sept heures et demi du soir. Dans les escaliers, il croisait sa propriétaire, une femme d'une cinquantaine d'années, pas trop amochée par la vie. Elle était riche et bohème. Affichait toujours cet air ravi qui était une marque à peine déguisée de sournoiserie.<br />Ensuite, il se dirigeait vers le marchand de vins et spiritueux, demandait une bouteille de Cutty Sark qu'il réglait toujours en liquide. C'est vers le métro que ses pas l'entrainaient ensuite. Direction le treizième arrondissement.<br />Près du pont de Tolbiac, on comptait une ancienne fabrique reconvertie en squat, où se réunissaient des gens qui se nommaient "<span style="font-style: italic;">alternatifs</span>". Et aussi quelques marginaux, qui eux n'allaient pas chercher ailleurs que dans leur passif, les raisons de vouloir foutre en l'air la société.<br />Le Rétif était de ceux là. Ainsi que la Cigale, un grand provençal au nez allongé, charmant comme son accent. Et puis Le Bourguignon, qui depuis quelques années, avait perdu son large sourire contre une mine empruntée. D'autres qui avaient connu la traumatisante expérience du "séminaire" se joignaient parfois à eux.<br />C'est dans une salle à l'écart du squat que prenaient place ceux qui avaient connu la Sorbonne en ce temps-là. Aux tenants du lieu, ils avaient imposé leur présence lors d'épiques joutes où la persuasion s'obtenait au tesson de bouteille.<br />Confinés dans leur cellule sombre, faiblement éclairée par des bougies chauffe-plat, les "anciens", ou "survivants", se piquaient gaiment la ruche jusqu'au lever du jour.<br />Ils évoquaient là leur ressentiment. Vis à vis de l'institution universitaire qui en avaient fait des clodos, des loques humains aux perspectives d'avenir limitées, pour ne pas dire nulles.<br />Une fois leur diplôme obtenu, les concours passés, ils avaient enchainé missions, stages, vacations. Connu une forme de précarité aliénante.<br />Leurs trajectoires, rompues, avaient fini par se recouper. C'est de la même rancœur qu'ils se nourrissaient, la même hargne dont ils soupaient.<br />Aussi avaient-ils décidé à un moment précis de conjurer leur frustration. Durant leurs causeries, ils avaient sans peine, réussi à établir qui les avaient foutus dans le merdier, précipités dans la jungle des contrats intérimaires, rémunérés en crottes de nez. Et dès lors, les choses allèrent de leur mieux.<br /><br />On avait rédigé une liste, pris soin d'y inscrire les noms des fautifs.<br />Les enseignants, qui se livraient régulièrement sur eux à des humiliations, qui feraient passer les tournantes pour des goûters d'anniversaires, eurent le droit au chapitre. Ceux du séminaire, les anciens du Master "Histoire contemporaine des sociétés Occidentales", chacun dans leur spécialité, exécutèrent leur vengeance avec une implacable détermination.<br /><br />Le Rétif, qui vivait essentiellement d'escroqueries, de larcins et de cambriolage, les initia à la voltige, au maniement des armes, aux affres de la clandestinité, à se procurer de l'argent en toutes circonstances. La Cigale, s'occupa de dénicher adresses où étaient recluses les badernes qui les avaient humiliés. Le Bourguignon, lui, apprit à cacher son arme de poing muni d'un canon silencieux dans les hots-dogs dont il avait toujours été friand.<br /><br />Le prof qui avait un cheveu sur la langue et les snobait, son acolyte alcoolique, la vieille languedocienne qui les tyrannisait à coups de tableaux sémantiques, furent leurs premières victimes. On compta aussi dans les macchabées, les prétentieux, du style Verschu, petit normalien fumiste et suffisant qui finit le corps criblés des trois chargeurs des flingues du Rétif, de la Cigale et du Bourguignon.<br />Les armes parlaient, et ne semblaient pas vouloir se taire. On nous avait mentis. Pris pour des billes. Reçu de la condescendance au kilomètre, car nous étions provinciaux, travailleurs, banlieusards. Nous n'avions pas votre morgue, et vous nous avez en retour montrés toute votre nuisance.<br /><br />Le fléau ne semblait pas prendre de fin. Et quand les anciens séminaristes qui s'employaient dans la vengeance à renouer avec une dignité piétinée, se retrouvaient le samedi soir dans le squat, ils buvaient de grandes rasades d'alcool fort en se souvenant, émus, des causeries du mardi après-midi.</div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-48000738471963312272010-02-18T01:45:00.000-08:002010-02-18T02:28:45.505-08:00Supplique à Lulu<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj39lb64aMtq9A-saw3WR5u-pRsf2UJrxGDvhnS-hEG-mjhfgJUrfDXonmc566ICzkAtXu1DBHXx9lI2RdW5-5dfjFvuoEwddcVRMDoEC4ZEwN43LDckTEhuF3ygoW5c2-BQqA1ZxHnp_g/s1600-h/violondingres-vip-blog-com-201120m4.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 241px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj39lb64aMtq9A-saw3WR5u-pRsf2UJrxGDvhnS-hEG-mjhfgJUrfDXonmc566ICzkAtXu1DBHXx9lI2RdW5-5dfjFvuoEwddcVRMDoEC4ZEwN43LDckTEhuF3ygoW5c2-BQqA1ZxHnp_g/s320/violondingres-vip-blog-com-201120m4.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5439528279369027698" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">A quoi postules-tu Lulu?<br />A devenir pisse-copie? Tu n'es pas sérieuse! Journalisse'? La Presse? Faut-il qu'on te refasse la démonstration de la petitesse de cette corporation?! Que dis-tu? Tu veux l'infiltrer, et la réformer en profondeur? Mais elle est pourrie jusqu'au fond du trou du cul. Ce serait une entreprise dérisoire. Ubuesque, même. Détenir une carte de presse, c'est le sésame de l'étroitesse d'esprit, la servilité homologuée!<br />Il faut crouter, c'est certain. Entrer dans la carrière, quand nos aînés n'y seront plus. Pas certain qu'on retrouve la trace de leurs vertus, mais pour ce qui est de leur encombrante poussière...<br />Tu tiens vraiment à y pénétrer, toi, dans le Monde du Travail, comme ils disent? Tu ne préfèrerais pas être bohémienne des fois? Saltimbanque? Arpenter les routes. Le monde est vaste, à ce que l'on peut croire. L'aliénation, ma petite, on ferait mieux de la fuir, plutôt que d'y sombrer tête baissée. Allez, reprends-toi Lulu!<br /></div><br /><div style="text-align: justify;">Quoi? Je le sais... Que tu ne te prénommes pas Lulu. C'est pour protéger ton anonymat, mon petit chou. Car, sans trop te connaître, tu m'es sympathique. Ton minois, je ne l'ai toujours vu que irradié par un sourire large, laissant entrevoir une jolie dentition. Ton petit air mutin, si plaisant à contempler, quand les autres ne savent que tirer la tronche... Tes petits cheveux bouclés! C'est un atout ravissant, cet ordonnancement capillaire! Je sais de quoi je cause...<br />Et je n'aimerais pas qu'on dise des méchancetés sur ton compte. Qu'on te décrive comme une arriviste forcenée. Qu'on déniche chez toi une petite once de médiocrité! Avec un sourire pareil, la chose n'est pas permise!<br /></div>Reviens au bercail Lulu! Aux séminaires quoi... Les cours, tout ça... Tu es encore inscrite à la fac je crois?! Et pas seulement pour empocher la bourse, et avoir la mutuelle, hein?! Ne viens pas valider les poncifs des vieilles badernes qui veulent transformer notre Sorbonne, en fabrique, réduite à produire de la chair à patron! Pas toi... Et cesse d'entraîner dans tes petits élans mes camarades, hein! Je te vois, tu sais...<br /><br />On va commencer doucement... Par une phase de rééducation intellectuelle. Le terme est sauvage, et renvoie à l'expérience au succès contrasté du président Mao, mais force est de constater qu'une révolution culturelle s'impose! Répète après moi: "Les Médias Mentent!". Force toi un petit peu, je te demande pas de me réciter <span style="font-style: italic;">la</span> <span style="font-style: italic;">Divine Comédie</span>!<br />Allez ma chérie... Carapate-toi loin de ce vilain monde! Du vieux monde! Qui n'attend qu'une seule chose! Que tu lui portes le coup de grâce!<br /><br />Bon, on est d'accord, à présent. Il va aussi falloir que tu te mettes au chant lyrique, au théâtre, et à de saines activités. Jette-moi cet I-Phone! Il va falloir que tu redécouvres la paresse, cet état qui prélude à l'enrichissement de l'âme. Que tu fasses de ta vie, autre chose qu'un spectacle, où tu soies obligée de composer. Quelque chose de fougueux, de flamboyant. Envolons-nous à Ipanema! Tentée par un petit cocktail, un peu de soleil? J'imagine ta frêle silhouette, déambuler le long de la plage, les tongs à la main. Une petite chemise en lin sur les épaules, les pattes découvertes... Et là, j'ai envie de croire en Dieu, où à ce qu'il en reste.<br /><br />Volupté, ma petite, volupté... Ce n'est pas un pêché. Imitons <span style="font-style: italic;">la Perle</span>. Cette comparse partie sous d'autres cieux. Je protège aussi son anonymat. D'autant qu'à l'heure actuelle, je la sais en Colombie. Et ça me chagrinerait de la savoir entre les mains des Farcs ou des Paras, ou des Narcos, ou d'Uribe. Une étudiante comme toi, qui ne se refuse pas à l'aventure! Foutrement plus riche que de se farcir le journal télévisé dans un coin reculé de notre Pays, histoire de démontrer, que ce média est à chier, et que la Presse Internet où tu piges vaut mieux.<br /><br />Allez, chérie, un dernier effort. Tu déboutonnes ton chemisier... Tu as chaud?? Moi aussi, tiens. Le Vieux Monde peut nous attendre. On est tellement plus à l'aise sous la couette.Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-81335490947369926212010-01-06T01:29:00.000-08:002010-01-06T02:26:04.785-08:00The place to be (or not).<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTCkCS5QCrNPH_O8-DeJ0s5IrmXXlFhZmpK9VEni2e0JfKg0BwJUUTotGLIYM63rCH-ylbGREw7X-yUIubpV6EsZBgskYJ56iGx8UkKO7UK3SQLBN_00i2q9_xu-Rw3zoSYr1wn8vxFqY/s1600-h/1dejeuner-sur-herbe-manet50.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 320px; DISPLAY: block; HEIGHT: 240px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5423570889969590578" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTCkCS5QCrNPH_O8-DeJ0s5IrmXXlFhZmpK9VEni2e0JfKg0BwJUUTotGLIYM63rCH-ylbGREw7X-yUIubpV6EsZBgskYJ56iGx8UkKO7UK3SQLBN_00i2q9_xu-Rw3zoSYr1wn8vxFqY/s320/1dejeuner-sur-herbe-manet50.jpg" /></a> -Alors Paris I c'est bien? <div align="justify">-Oui! It's the place to be!</div><div align="justify">-Quel enthousiasme! Et ton mémoire, ça avance?</div><div align="justify">-Euh... Si l'on considère qu'un escargot blessé, la coquille endommagée, malgré son inhérente lenteur effectue une certaine marge de progression en une journée, et bien oui, on peut dire que j'avance.</div><div align="justify">-Rappelle moi ton sujet, déjà....</div><div align="justify">-Tu veux qu'on se fâche ou bien?</div><div align="justify">-Non, non! Mais tu vas t'y mettre sérieusement? Tu délaisses un peu le salariat, là?</div><div align="justify">-Je lâche un peu la bride, en effet.</div><div align="justify">-Tant mieux pour toi! </div><div align="justify">-Oui, et puis vu la conjoncture économique actuelle, faut demeurer lucide. A défaut de gagner ma vie, la Fac me permettra de gagner mon chômage.</div><div align="justify">-Bah tu vois! C'est un bon début! Et les profs, tu m'as pas dit, l'ambiance et tout ça?</div><div align="justify">-Niquel! Entre les provinciaux blasés, les déclinaisons féminines de Maître Capello, les dandys impénétrables, y'a pas à dire, je suis verni!</div><div align="justify">-C'est pas un peu réducteur, ce que tu m'avances, là? </div><div align="justify">-A peine. Si j'avais l'esprit de synthèse, je dirais même que j'enjolive le tableau. Non, mais sans rire... Leur truc où je suis, c'est l'Histoire Sociale. Et bien crois-moi, ils sont nombreux à avoir la touche syndicale. Barbus, chemises de bûcheron, les bras épais comme un gigot. Tu n'as plus qu'à leur enfiler une chasuble luminescente, et tu te croirais à un défilé du premier mai, dans les amphis. Je n'ai pas le sentiment d'assister à des leçons magistrales, mais à des permanences syndicales de SUD.</div><div align="justify">-De toute façon, Paris I, c'est réputé pour abriter un petit nid de subversion. La chose ne devrait pas te déplaire?</div><div align="justify">-Non, c'est vrai que les cours auxquels j'assiste sont le théâtre de fougueux débats, et d'intenses controverses. On y voit d'obscurs anciens khâgneux y malmener toute la production historiographique, le tout sans mauvaise foi, sans aucune prétention, ni fumisterie.</div><div align="justify">-Séjour agréable, donc?</div><div align="justify">-A quelques nuances près, oui. Je pense que j'aurais du m'y inscrire plus tôt, et ne pas attendre le Master pour y étudier. D'autant que niveau cadences infernales, je ne suis pas chez Stakhanov.</div><div align="justify">-????</div><div align="justify">-Je ne dis pas qu'on glande nib, mais le seul est fait qu'on est pas tout le temps sur notre dos. Je me souviens une fois, avoir voulu à mon grand dam, demander un renseignement à mon enseignant référent. Je frappe à la porte de son bureau, aucune réponse. J'ouvre, et je le vois affalé sur son fauteuil, les pieds sur le bureau, en train de feuilleter <em>le Droit à la Paresse</em>, de Paul Lafargue. Le tout avec une capirniha à porté de main, et une vieille chaîne HI-FI qui crachait de vieilles biguines, et quelques cha-cha somnolants.</div><div align="justify">-Bon, faut les comprendre. Avec tout ce qu'ils doivent publier pour demeurer en place, et conserver leur petite notabilité. Faut bien se détendre! Tu ne regrettes pas Paris IV au moins?</div><div align="justify">-Certainement pas. Entre le corps enseignant composé exclusivement de crapules versaillaises (à l'exception notable d'une communiste orthodoxe), et les étudiants, tous plus ou moins débonnaires, ségolénistes, sans identité sexuelle clairement définie, vaniteux. Et je fais l'impasse sur ces petites tâches qui se piquent d'être impertinentes. Ils nourrissant des fantasmes de pogroms, écrivent de ronflants poèmes, et s'empourprent dans le ridicule en moins de temps qu'il n'en faut à Eric Besson pour dire une connerie.</div><div align="justify">-Et bah, dis-moi, quel portrait flatteur! Aigri?</div><div align="justify">-Non, aigre-doux.</div><div align="justify">-Et les gars, les nénettes à Paris I? </div><div align="justify">-Sympas. Fougueux. Voyageurs, blanquistes, bourguignons, pornocrates, libertaires, situationnistes, monarchistes refoulés. Que du beau monde!</div><div align="justify">-C'est la place, quoi!</div><div align="justify">-Pas encore un phalanstère, mais ça va. The place to be. Or not.</div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-61041069033874695342009-10-15T04:00:00.000-07:002010-01-02T06:20:03.080-08:00Les transfuges<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSGngk691wTCOV4dbIGv9BMdeD16sYalT_HZxx4c3hbzncX7tOtXxUVomyEMBH-oeqTqjszI5YMufAHOKPQ3vjAPOiC4IUP3paQr7nXcCfEvrjy6aXQc9hZieUjLjaTU6UkJv9c0dzGzk/s1600-h/18909574_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20080117_024421.jpg"><img style="MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 251px; FLOAT: left; HEIGHT: 320px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5392803218600360434" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSGngk691wTCOV4dbIGv9BMdeD16sYalT_HZxx4c3hbzncX7tOtXxUVomyEMBH-oeqTqjszI5YMufAHOKPQ3vjAPOiC4IUP3paQr7nXcCfEvrjy6aXQc9hZieUjLjaTU6UkJv9c0dzGzk/s320/18909574_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20080117_024421.jpg" /></a> Des deux côtés de la Ligne de Démarcation, on s'affairait. Les états-majors s'étaient réunis dès le crépuscule du jour finissant. Au sein des quartiers généraux des deux camps, une certaine nervosité était palpable, les gouttes de sueur perlaient en nombre sur les front plissés.<br /><div align="justify"> </div><div align="justify">D'un pas alerte, le Général Kalifa s'extrait de la Jeep, et regagne sous une pluie fine, le quartier général de la Première Armée où se tient une réunion de la plus importance. Le Commandant des Forces Suprêmes, le Maréchal Ory l'attend au rapport. Devant les plus haut gradés des forces Panthéonniennes, le Général expose à ses supérieurs, le plan d'échanges de prisonniers négocié avec l'ennemi. D'une minutie rigoureuse, Kalifa, une fois son exposé achevé, regagne la cour, où l'attend le véhicule sanitaire qui doit le conduire à la Sorbonne.</div><br /><br /><br /><div align="justify">Le zèle du Général Kalifa savait être apprécié au sein des Forces Panthéoniennes. Certains le préssentaient pour occupper le commandement suprême, une fois le Maréchal Ory trépassé. On murmurait du reste, que l'illustre chef de guerre en avait fait officieusement son héritier, le dépositaire exclusif de sa grandiose oeuvre. Au reste l'opération qui mobilisait le général cette nuit-là, devait se dérouler sous les meilleures augures, l'ennemi ayant pour une fois, tu sa légendaire perfidie.</div><div align="justify"></div><div align="justify">L'ennemi n'était autre que l'Unité Franchement Réactionnaire, dirigé par le sanguinaire et vieillissant Sous-Maréchal Luc. Secondé par le Commandant Barjot, et le Lieutenant Grondeux, il avait édifié au sein de l'Université Paris IV, un régime autocratique et corrompu. Il poursuivait en celà, l'oeuvre du Chancelier Jean-Robert Pitte. Sous sa férule, la liberté d'expression était baillonnée, toute sédition réprimée dans le sang. Le Président Molinié qui avait voulu démocratiser la Faculté de Sciences Humaines, était retenu illégalement dans ses quartiers par les troupes du sous-Maréchal. Dans une cellule étroite et insalubre de 140 m², le dirigeant légitime, rédigeait ses mémoires, en attendant sa prochaine exécution.</div><br /><div align="justify">Nul ne sait encore aujourd'hui depuis combien de temps, ce conflit larvé perdure entre les deux universités. Une trève des plus fragiles avait été contractée voilà quelques années entre ces entités soeurs, et pourant ennemies. Il en fallut de peu pour que le conflit ne reprît, et fassent comme par le passé, d'innombrables victimes. La paix s'éloignait à chaque fois qu'on la pensait acquise. Les motifs de frictions étaient du reste trop nombreux, et aucune mission de médiation ne parvint à réconcilier les deux factions.</div><div align="justify">L'époque était à la méfiance mutuelle. On se livrait, dans chaque camp, à la propagande, pour déstabiliser l'adversaire. Les murs de Paris IV comptait de nombreuses affiches où l'on incitait à la plus infime prudence. L'ennemi était partout, épiait les conversations, s'infiltrait à tous les postes de commandement. On mobilisait tous les efforts disponibles pour dissuader les étudiants de rejoindre le bloc Panthéonien, et l'on raillait avec force le "<em>Paris I way of life</em>". Au delà des campagnes d'informations officielles, il arriva de façon fréquente que le sous Maréchal Luc se livrât à des purges. On fit notamment grand cas lors du procès de Nathalie Mata-Hari Pranchère, de l'important nombre d'éléments séditieux au sein de la faculté.<br /><br /></div><div align="justify">Cette nuit-là, le sanguinaire Luc avait revêtu son long manteau noir en cuir, et sa casquette d'officier. Il se trouvait dans la cour d'honneur de la Sorbonne, d'un côté de la ligne de démarcation, accompagné de sa maitresse, la trop célèbre Frau Duval. Les troupes de l'UFR amenèrent, d'un pas pressé, les prisonniers qui devaient retrouver leur patrie, suite à l'accord conclu avec le Général Kalifa. Ce dernier arriva sous les coups d'une heure du matin. La pluie gagna en intensité. Kalifa fit signe à ses troupes d'extraire du camion, les quatorze otages qui s'étaient auparavant rendus coupables de haute trahison, pour le compte du peride Luc.</div><div align="justify"><br /></div><div align="justify"></div><div align="justify">On fit d'abord passer dans l'autre camp, les dissidents de Paris IV, qui franchirent la ligne avec entrain, avant d'être conduits au sein d'un camion sanitaire, où leur serait servi un repas décent, le premier sans doute, depuis leur séjour dans les geôles de Luc.</div><div align="justify">L'opération se déroula selon la convention décrétée entre les deux parties. Vers une heure et quart, on se quitta. Kalifa et Luc se fixèrent en silence tout le long de l'échange. Dans leurs yeux, pouvaient se lire une haine sourde, qui s'exprimerait sans doute au prochain déclenchement de violence.</div><div align="justify">Le convoi panthénonien regagna le treizième arrondissement, et la rue de Tolbiac. Dans le véhicule sanitaire, les transfuges, malgré leur santé défaillante, laissaient libre cour à leur joie d'avoir déserté le lieu de perdition qu'était devenu Paris IV sous l'égide de l'UFR.</div><div align="justify">Désormais, la liberté s'offrait à eux. Offerte, à conditon de s'acquitter des droits d'inscriptions. Moins prohibitifs que dans le camp d'en face. Ce qui était déjà ça.</div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-19642212505401032542009-09-22T04:42:00.000-07:002009-09-22T04:45:38.431-07:00Lettre de (dé)motivationCher Prézident,<br /><br />Je dois t'avouer mon léger agacement devant les tracasseries administratives rencontrées alors que je postule à demeurer l'an prochain dans ton université.<br /><br />Il m'a été notifié qu'en plus de m'acoquiner avec un directeur de recherches, je devais t'écrire une missive dégoulinante pour te persuader de ma bonne volonté quant à mon hypothétique séjour chez toi.<br />Je trouve la démarche un peu désuète, pour ne pas dire croquignolesque. Une commission se réunira sous peu une fois mon dossier réceptionné pour statuer sur mon cas, savoir si oui ou non, je peux faire partie intégrante de vos meubles l'an prochain.<br /><br />Me plier à cet exercice, qui consiste à sombrer dans la flagornerie, m'ennuie. Surtout qu'il est peu probable que tu lises la missive en question, tu as sans doute mieux à faire, dans ton emploi du temps surchargé, que de t'épancher sur des lettres manuscrites sirupeuses d'étudiants à l'orthographe aussi douteuse qu'un membre du cabinet de Luc Chatel.<br /><br />Je t'imagine à l'écoute attentive d'un discours prononcé par un éminent sinologue lors d'un colloque où il sera question de l'influence de la pensée confucéenne en Bas-Cantal, et voir ta secrétaire, débouler en pleine amphi', les bras chargés de lettres de motivation:<br />-M'sieur le Président, on en a reçu une soixantaine, rien que ce matin. Faut vous grouiller, on en attend une centaine cet après-midi!<br /><br />Nous savons très bien toi et moi, que c'est la commission mentionnée plus haut qui lira cette fameuse lettre, tout en analysant mon (si peu) reluisant dossier. Je les imagine déjà se gondoler à la lecture de la bafouille. -'Tain, le naze. En plus, il pue son sujet de mémoire.<br />Et devant la pile de dossiers d'étudiants paumés, de plier les gaules, d'aller boire un canon au Balzart, tout en pensant ému, à cette jeunesse désoeuvrée, dont l'avenir est aussi réjouissant qu'une carrière de cadre moyen chez France Telecom.<br /><br />J'ai rencontré un professeur de ton université, afin de déterminer les contours de mon sujet de mémoire. Le tout avant d'entamer les inscriptions adminstratives, ce qui ne manque pas de piquant. Le type en question, dont je tairai le nom par principe, est un mec assez génial, je dois te l'avouer. Il fut enthousiasmé lors de notre entretien, à la seule idée que je fusse interessé à l'idée d'étudier l'histoire des marges. Nous avons convenu que mes recherches s'orienteraient sur les anarchistes illégalistes à la Belle époque.<br /><br />C'est dire si je suis réjoui à l'idée de travailler avec le sieur en question. Et que je demeure fort peiné d'avoir à faire des courbettes pour que me l'on permette d'entamer mon deuxième cycle universitaire. Surtout que je pense avoir suffisamment douillé les trois premières années, niveau génuflexion.<br /><br />Tu dois mesurer désormais mon sincère entrain quant à mon envie de vous rejoindre. Alors, je t'en prie, ne mégote pas, fais pression sur la commission en question, pour que je sois admis de plein droit chez toi, mon canard.<br /><br />De plus, je suis assez accomodant comme type. Du moment, que mes études me laissent le temps de brasser un peu d'oseille à côté, et de poursuivre mon apprentissage des arts dramatiques, je ne ferais pas le diffcile, et te promets de ne pas foutre le bocson avec les oies de "Sauvons l'Université".<br /><br />On m'a aussi glissé que les nanas étaient assez chouettes par chez toi. Du genre à pas faire les difficiles dès lors qu'il faut se dévêtir, à être bien balancées, et pas prises de têtes pour un rond. Que les gonzes, eux, sont tous plus ou moins affiliés à la Julien Coupat Appreciation Society, ce qui promet de belles conversations, sur la décriptiude de la société spectaculaire-marchande.<br /><br />Pour conclure, je te prierais d'observer, qu'une rentrée de flouze supplémentaire avec mon arrivée, constitue un argument de poids pour m'ouvrir grand les portes de ton pénitencier.<br /><br />Je te prie d'agréer mon canard, l'expression de mes salutations aussi distinguées que les agitations éthyliques de Amy Winehouse.<br /><br />T'as le bonjour du frisé.Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-22131772944929309052009-07-04T07:23:00.000-07:002009-07-04T08:26:21.217-07:00Potrait (1)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhseimcqTxdjO1e3RIpU1yYy_F04zerEynVj64lutJ_1BGryg_t2yc1og6TNEwMsVQmLTizI4dK5Km-SVDSDPlvssS3eIB_0AoK9fTY3s1wJCqJe1TH1oFtRFoKXoZtlnRZZs9YiTjVKus/s1600-h/651019904_small.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5354625743234353330" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 200px; CURSOR: hand; HEIGHT: 112px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhseimcqTxdjO1e3RIpU1yYy_F04zerEynVj64lutJ_1BGryg_t2yc1og6TNEwMsVQmLTizI4dK5Km-SVDSDPlvssS3eIB_0AoK9fTY3s1wJCqJe1TH1oFtRFoKXoZtlnRZZs9YiTjVKus/s200/651019904_small.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Selon Ivan Oulianov Al-Zarqawi, tous les maux de l'humanité s'expliquaient. Un seul phénomène était à l'origine des désordres ébranlant le monde: le sionisme.</strong></div><br /><div align="justify"><strong></strong></div><br /><div><em>-Ivan Oulianov, j'ai mal au dos... J'ai du dormir dans une mauvaise position!</em></div><div><em>-Non, non... Cherche pas, c'est le SIONISME!</em></div><br /><div></div><br /><div>Ainsi l'étudiant russo-syrien arrivait-il à mettre un nom sur ce qui minait l'âme de ses amis. </div><br /><div></div><br /><div>Tapis dans l'ombre, les sionistes dominaient le monde, s'enrichissaient sur le dos des miséreux, et sapaient par leur emprise, l'expression de tous les particularismes identitaires et régionaux. La globalisation, l'économie financiarisée, étaient leur oeuvre.</div><div>Et c'était toujours plus au moins de la faute d'un médecin épris des préceptes de Théodore Herzl si des pandémies meurtrières ravagaient des continents entiers.</div><br /><div></div><div>L'ordre mondial qu'il stigmatisait constituait à ses yeux une entreprise sournoise visant à placer nos esprits et nos corps sous la coupe réglée d'une minorité de génocidaires plus ou moins avoués.</div><div>Notre ami se défendait d'être antisémite. Réflexe commun à toute la plèbe des vindicatifs, il se justifiait en aguant qu'il comptait nombre de camarades juifs.</div><br /><div></div><div><em>-Oui, les youpins, j'en connais des sympas!</em></div><div> </div><div>Il était fréquent que l'étudiant mît mal à l'aise ses contemporains. La sympathie qu'il témoignait pour la clique obscurantiste du régime iranien, en faisait glousser plus d'un. Tout comme le badge avec le portrait de Mahmoud Ahamdinejad qu'il arborait à sa veste en toutes circonstances. </div><div><em></em> </div><div><em>-C'est un fou le barbu! Il pend les homosexuels, il est négationniste, et truque les élections d'une façon encore plus visible que la société Endemol!</em></div><br /><div><em>-Peut-être... Mais il est souriant, affable, et aime son peuple! Vous êtes trop "occidentalistes", vous autres bien-pensants.</em></div><div> </div><div>La bien-pensance était pour lui la pire faute de goût. On pouvait se balader, enfoncé dans un loden au mois d'août, avoir à ses pieds des chaussettes en dessous des sandales, et être coiffé d'une coupe "mulet", pourvu que l'on déteste conjointement l'Oncle Sam, Israël, et les baklavas de fabrication industrielle, on était digne de demeurer en sa compagnie et d'avoir son estime entière.</div><br /><div></div><br /><div>L'étudiant dont la chambre était tapissée de posters scintillants à l'éffigie de personnages haut en couleurs tels Vladimir Poutine, ou l'humoriste Dieudonné, vit pourtant un jour se braquer contre lui nombre de ses camarades d'infortune.</div><div>A une soirée de fin d'année scolaire organisée sur les quais de Seine, il vida à lui seul une bouteille de vodka et but au goulot d'une seule traite une autre de tequila.</div><div><em></em> </div><div><em>-Ivan, t'es un gros dégueulasse, t'aurais pu nous en laisser...</em></div><div><em>-C'est pas moi, j'vous dis, c'est pas moi.... C'est le sionisme!!!!</em></div><br /><div><em></em></div><div>Pourtant ce soir-là, on peina à constater la présence d'un agent du Mossad au niveau de la faculté de Jussieu. </div><div>On objectera que notre ami est légèrement paranoïaque, voire de mauvaise foi. Ce serait lui faire un mauvais procès. </div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-88919015978946302322009-07-01T03:35:00.000-07:002009-08-09T03:16:09.371-07:00De la petite vertu des gens d'université<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCDmotgNFHUU7DbXFYrOzBzw5p7NEHDqsumibyBaDmiRfsHcNZsmyLMCCAdLQAifmQSm0TEs7uSPd67lAF6Qb1hTiTVXgAm_eEMphOSUwiPlJ2no8nxQvQ5iolLPcSA1m396rbvMRejW8/s1600-h/rumeur.bmp"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5353459090129886786" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 186px; CURSOR: hand; HEIGHT: 200px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCDmotgNFHUU7DbXFYrOzBzw5p7NEHDqsumibyBaDmiRfsHcNZsmyLMCCAdLQAifmQSm0TEs7uSPd67lAF6Qb1hTiTVXgAm_eEMphOSUwiPlJ2no8nxQvQ5iolLPcSA1m396rbvMRejW8/s200/rumeur.bmp" border="0" /></a><br /><br />Les étudiants de notre estimée Sorbonne formaient un peuple heureux.<br />Et pour cause, ils gravitaient dans un sanctuaire de l'intelligence dont l'histoire pluri-séculaire avait achevé de l'ériger en un lieu mythique.<br /><br />On lisait la fierté sur leur visage à leur entrée dans la cour d'honneur. Leur pas était conquérant, et leur torse s'en trouvait bombé. Tel le nouveau riche qui goûte à sa nouvelle condition au risque de sombrer dans le grotesque, ceux des potassants qui erraient dans notre faculté, en jouissaient sans entraves.<br /><br />Ces gens nourrissaient un attachement sincère à l'endroit. A un point tel que leur maintien s'en trouvait parfois relâché.<br />Cette plèbe avait ses travers. Et s'avachissait à intervalles (très) réguliers dans une mesquinerie qui eut de quoi faire sourire, pour peu qu'on en fusse épargné.<br /><br />Parfois lassés de n'avoir que des sujets de haute tenue en guise de conversation, les étudiants aimaient à partager entre eux leurs petits secrets. Expert(e)s en ragots trouvaient là de quoi s'épanouir, eux dont le quotidien était synonyme de morosité, avaient ainsi l'occasion de conjurer la petitesse de leur sort, en émettant rumeurs, le plus souvent infondées, salissant la réputation d'autrui avec une jubilation notoire.<br /><br />Malheur à celui ou celle, qui l'âme légère et fragile, tel le jeune Werther de Goethe, se confiait à une personne en laquelle il plaçait sa confiance. Son vague à l'âme, les sentiments nobles et discrets qu'il entretenait, pouvaient être l'instant d'après connus de tous.<br /><br />Ces gens qui parfois s'ignoraient, ne s'adressant que des salutations timides, quand ce n'était pas l'indifférence qui présidait à leurs relations, se connaissaient pourtant à travers les rumeurs qui circulaient en ces murs.<br /><br />On savait qu'untel était un piètre amant, que celle-là était une fille de mauvaise vie et vectrice de chouettes infections au niveau du pilou-pilou, qu'un autre avait l'haleine honteusement fétide, ou que cette fille-ci, souffrait d'une maladie incurable.<br /><br />Il fallait voir les yeux pétiller, les têtes se pencher pour écouter avec une attention redoublée les bruissements impudiques, ou les cercles de gens se former quand un petit(e) polisson(ne) s'adonnait à la bassesse.<br /><br />Ces gens qui se préparaient pourtant à devenir l'orgueil futur de la nation, et qui pour des raisons parfois aussi infondées que les échos de latrines qu'ils s'échangeaient, avaient une estime très haute d'eux-mêmes, plongeaient ainsi dans la vilénie avec un aplomb redoublé.<br /><br />Les années, les diplômes, et un phénomène appelé maturité auraient du les éloigner de ces travers qu'on impute de façon plus générale à des collégiens, ou des lycéens, sur qui le sort s'acharne comme les maladies de peau.<br /><br />Tous sans exception, les esprits les plus hauts, comme les andouilles congénitales, se vautraient dans ce petit passe-temps infamant qui consiste à diffamer ou taquiner l'orgueuil de son prochain.<br />Certains contenaient pourtant leur attrait à ce jeu qui ravale le futur thésard au rang de la shampouinneuse de province. Mais un grand nombre y consacrait une énergie déraisonnable.<br /><br />A l'occasion de ces dernières semaines qui furent consacrées à la chienlit, et à opérer une répétition générale en vue de l'explosion sociale qui se profile joyeusement, notre aimable université s'était transformée en théâtre de la cruauté qui aurait effrayé jusqu'aux vautours nobliaux des romans de Simenon.<br /><br />Les Candide s'en retrouvèrent à jamais déconsidérés. Qu'ils fussent d'un camp ou d'un autre, la rumeur constituait une arme de destruction massive que n'aurait pas dénié dénicher un G.I dans le désert irakien.<br />A présent que sonne l'heure de la fin d'année, gageons que la vilénie se taira un peu chez ce peuple turbulent.<br /><br /><br />En attendant, l'envie nous taraude de vous faire partager un de ces bruits qui a animé les conversations de par notre flamboyant édifice. Le conditionnel est de rigueur, jugez plutôt: "<em>Les étudiants seraient des honnêtes gens</em>."<br /><br />Stupéfiant, non?<br /><br /><br /><br /><br /><em>Illustration: Norman Rockwell, The Gossip</em>.<br /><br /><br /><br /><p></p><p>Texte à savourer avec l'écoute de la <em>Poullailler Song</em> d'Alain Souchon ou la triste mais révélatrice chanson de Jacques Brel, <em>Ces gens-là</em>.</p>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-51674524008357984972009-06-28T07:20:00.000-07:002009-06-28T08:08:11.142-07:00Salut l'artiste<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiDqOv6MDutCqYdsmyqtASH2aHjDBWymCUFK6f1iQtc7zDMpSqPALh3OndZP7hcfkoouOOi7uN4xK9elKsCZT0o-hTN0UTq7Ge4CcU43pYQ4WSLWoPM-9XOqHkxWOR5mAkYim56Pf8fVY/s1600-h/139c08e0de752dd82735d30394023d35.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5352393798445459954" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 200px; CURSOR: hand; HEIGHT: 140px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiDqOv6MDutCqYdsmyqtASH2aHjDBWymCUFK6f1iQtc7zDMpSqPALh3OndZP7hcfkoouOOi7uN4xK9elKsCZT0o-hTN0UTq7Ge4CcU43pYQ4WSLWoPM-9XOqHkxWOR5mAkYim56Pf8fVY/s200/139c08e0de752dd82735d30394023d35.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><em>Notre consultant têtes couronnées et têtes à claques, Mazarin Mitterand, rend hommage à celle dont nous pleurons aujourd'hui la retraite. </em></div><br /><div align="justify"><em></em></div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Préférant ne pas sacrifier son temps à des adieux douloureux, Nathalie s'en est allée retrouver sa Corrèze natale.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Dans le coeur de chacun, subsiste une pense émue à son sujet. Nathalie, habile synthèse moderne de Rosa Luxembourg et de Louise Michel, fière flibustière, incontournable batailleuse, personnalité espiègle et délicieuse, frêle naïade au minois délicat, a provoqué durant son séjour parisien bien des manifestations d'allégresse d'un public nombreux aujourd'hui terrassé par le chagrin.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Nathalie partie, c'est un ersatz d'innocence et de fraîcheur dont nous devons déplorer la perte. C'est un esprit intègre et incisif dont le manque se fera cruellement ressentir à présent que son départ vers Tulle est consommé.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Les pleurs sont nombreux chez ceux qui témoignaient pour cette jeune femme une admiration sincère, semblable à l'adoration que l'on réserve aux grands hommes.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Sensible et généreuse, impliquée de façon permanente pour la défense des opprimés de par le Monde, "mademoiselle Sage-Pranchère", comme elle fut nomée par ses élèves courtois et admiratifs, a démontré l'étendue de sa gentillesse, en soutenant moralement des étudiants meurtris par la méchanceté des gouvernants et l'absurdité d'une société rongée par les maux de l'indifférence et du mépris généralisé.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Obstinée devant la vilénie des gens de pouvoir, acquise aux idéaux les plus généreux, son combat sera désormais assumé par une relève de jeunes gens qui se souviennent la voix tremblante de sa silhouette frêle et de ses yeux pétillants.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">L'incommensurable douleur dont nous sommes tous empreints dès lors que la nuit de son manteau noir vient susciter en nous une mélancolie douce et feutrée, laissera la place à une joie immense dès lors que son retour au sein de la capitale sera acquis.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">En attendant, c'est le regret de ne pas avoir pu partager le temps d'une soirée, une conversation enlevée, qui est partagé par nombre de ses groupies, qui depuis la connaissance de la terrible nouvelle ont perdu l'appétit.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Les Cévenols, les maîtres de conférence lusophones, comme les autres sont endeuillés. Paris qui vit ces derniers jours au rythme d'une chaleur écrasante, se souviendra longtemps de ce chouette petit bout de femme, qui consacre désormais son temps à la prospérité future d'un potager qu'on envie en raison du soin délicat qu'elle lui porte.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Comme ses concombres et ses tomates, chacun d'entre les marauds qui l'ont cotoyée aimeraient à être frolés par ses doigts d'une émouvante finesse.</div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Nathalie a sa place permanente dans nos coeurs et nos esprits, la reconnaissance de ses innombrables mérites par une patrie universitaire endeuillée, démontre l'attachement indicible à sa personne au sein d'une corporation, qui n'a désormais plus que ses mirettes pour chialer. </div><br /><div align="justify"></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div><em>Mazarin Mitterand, Panégéryque pour Nathalie, éditions Fayot.</em></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-41569328823124455072009-06-23T10:16:00.000-07:002009-06-23T10:56:30.851-07:00Examen de conscienceLe tumulte passé, il fallut que les choses reprissent leur cours naturel.<br /><br />C'est ainsi que notre vénérée institution en avait décidé.<br />Le ministère l'ayant sermonné comme on le fait pour un enfant turbulent, notre président, ce si fier militant, se vit contraint d'organiser une session d'examens pour les étudiants.<br /><br />C'est ainsi qu'en conformité avec les conseils de l'université, fut préconisé d'organiser des épreuves raccourcies en raison des quinze longues semaines de chahut, afin de ne point trop pénaliser les étudiants.<br /><br />On décida donc d'alléger le programme des révisions, qui devint rachitique. Fut aussi adoptée l'idée que la durée des examens serait sensiblement réduite.<br /><br />Cinq semaines de cours plus tard, les étudiants étaient donc invités à plancher. Certains se réjouissaient de ce cas de figure, tablant sur une hypothétique indulgence du corps enseignant. D'autres craignaient que ce dernier n'en profitât pour taquiner les espérances béates de cette jeunesse tumultueuse.<br /><br />Nous nagions une fois de plus dans des eaux absurdes. Mais comme nous y étions accoutumés, peu de voix s'élevèrent pour railler les palinodies du sieur Molinié, qui avait pourtant défendu une idée consensuelle, celle de la neutralisation.<br /><br />On convoqua donc l'étudiant à potasser. Certaines épreuves où la durée n'excéda pas une heure furent houleuses, car à peine une idée fulgurante ayant chatouillé l'esprit, il fallait rendre copie, et céder la place à d'autres, qui étaient invités à partager le même sort.<br /><br />Le taylorisme s'invita donc dans nos murs. On abattait des séries d'épreuves, comme on travaille à la chaîne, de façon industrielle, et sans intelligence.<br /><br />Le plus important était que ce simulacre s'achevât dans des délais brefs.<br /><br />Ceux des étudiants qui ricanaient à gorge déployée de ces absurdités furent confortés dans l'appréciation qu'ils portaient envers l'université. A savoir qu'il était temps que ce système ne tombât à terre. Et que s'érigent enfin des centres de savoirs largement accessibles, où l'on élevait les esprits, où l'on produisait autre chose que du bourgeois, ou du citoyen-chair-à-patrons.Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-44553370170253819822009-05-21T10:35:00.000-07:002009-05-23T03:55:54.804-07:00Dialogue de sourds façon CélineFoutre!<br />On dirait que la paix est revenue! Un armistice à la drôle de saveur... Docteur Destouches, c'en est fini de la bataille! Le clairon a sonné, et on mettra du tricolore à toutes les fenêtres, pour marquer le coup...<br />L'immonde bête versaillaise, la Pécresse, là, bah elle leur a mis une jolie raclée aux obstinés... Dans l'os, même.<br />Foutrement arrogante, la grande gigue! Une jolie blonde du reste... A l'extérieur, parce que dedans c'est autre chose!<br />Et les boutonneux et les grandes consciences qui menaient la fronde, eux, n'en ont plus que pour leur Molinié... Dame! On m'ôtera pas l'idée, un peu sotte ceci-dit, que ces gens-là, sont des drôles, une <em>Guignol's Band</em>, à eux tout seul.<br /><br />-Eh, Bardamu, arrête-là ton charabia veux-tu! Et de déconnarès sur la pomme de tes potos, tes camarades d'infortune. C'est pas du propre, ça!<br /><br />-Molinié, avec son dentier de travers, et son élocution toute aussi ravagée, bah, c'est une sorte de martyre à présent! Nous a fièrement défendus, le stylisticien, qui fait aussi office de taulier!<br />Moi les tauliers, j'ai toujours eu que du mépris pour eux... Sale garnement, va! Et d'en faire des martyrs, je trouve ça croquignolesque à souhait...<br />Insensé, je dis, d'ériger en becté par les fauves façon Colisée romain, un gars qu'est en rien un tupamaros...<br /><br />-Puisqu'on te le dit, foutre, que c'en est un! Vachard que t'es, à de gondoler de cette façon! Terré comme un lapin de garenne, t'étais toi, tandis qu'on frondait, nous... Devant ta téloche, à te refaire tout le ciné des années 40, l'Hollywood de Hawks, Houston, Fritz Lang! Ou à empoigner ta tige pour lui faire cracher des immondices!<br />Le courage t'étrangle pas, toi...<br /><br />-Ouais, d'abord, planqué que je suis!<br />-Perdre son temps, en arpentant les troquets Rive Droite... A refaire le monde, tout seul, dans ta turne! Toi et ta cervelle étriquée... Où étais-tu, pendant le drame? Comme les rats, tu fuis, et la lâcheté t'effraie pas! Tu t'en accommodes, tu t'en glorifierais presque...<br />Le magyare du Faubourg Saint-Honoré, nous fait la misère, et toi tu t'en cognes! T'as même pas chopé la Princesse de Clèves, en librairie! Fallait nous voir sur les marches du Panthéon, en train de déclamer du Madame de Lafayette! Même des arrrrrrtiiissssses... Qui nous ont soutenus! Du bobo théâtreux, la gueule respectable, et le costard en étoffes bien mises! Sauver la littérature, et l'université! La recherche, et tout le bastringue!<br /><br />-Monstrueux, que je suis, et j'assume! Je n'entends rien sauver de ce monde en loques! Dans le tracas, que je suis, dès qu'il s'agit d'agiter son fessier et sa bonne conscience. Je n'ai pas le même aplomb que vous. Vice terrible que le mien... Au bagne et au poteau, pépère! Examine ta conscience, fais la reluire, mets-y un adjectif dessus! « Le ténia qu'il a » disent les sangsues en coeur! Mes directeurs de conscience! Charogne, que je suis! Dégueulasserie, et tout le tintouin! Ça devrait venir me tarabuster, la nuit, quand je tente de trouver le sommeil, la joue collée contre l'oreiller. Remué dans le plume, à m'en arracher la touffe!<br /><br />-Débiné, que t'es! Et tu t'en vas les continuer tes vacheries! Ta sournoiserie affreuse, ton méthodique persiflage, ta pédanterie crasseuse!<br />-Ouais, tu l'as dit bouffi! Et toi t'iras faire le beau avec le môme Besancenot! Les joues de rongeur, et les bonnes intentions! T'iras voir les pue-la-sueur, défendre la misère de Saint-Salarié! Tu verras ce que c'est qu'une usine, la myriade de prolétaires qui s'usent la santé pour peau de zob! Initié, que tu seras! Dans la cour de ces prisons qui disent pas leur satané nom, tu participeras à des A.G autrement plus animées que les nôtres.... Des AAAAAgéééééééééééssssssssss! Foutre! Génialissime spectacle que celui-ci! À s'en décrocher la mâchoire! Les pleureuses et les vilains qui s'y écharpent, à grands renforts de mots de singe, et bah, y'a pas à dire, ça va me manquer! C'était <em>Voyage au bout de l'ennui</em>, où je m'y connais pas...<br /><br />-T'es rien que de la saleté! Tartuffe! Versaillais! Louis-Philippard! Thermidorien! Hitléro-Trotskyste! Vantardise et suffisance!<br />-Ouais, et toi aussi, tu l'as épousée la suffisance! Même que c'est ta catin favorite! Vous allez rejoindre le caveau ensemble! Mariage heureux, je prévois!<br />Quand tu feras le journalisse' ça te suffira... Tu découvriras ce que c'est! Tu cracheras sur les loquedus, comme la mère Rollot l'a si bien fait! Ah la damnée salope! Si la rosette lui pend pas au nez, là encore, je ne m'y connais pas...<br />Et la mère Duval, n'en parlons pas. Rien qu'à évoquer son blaze, ça me cause des trucs de dedans tubulure!<br />Plus sérieusement, si c'est mal barré pour moi, pour toi, je prédis rien de grandiloquent! Vénérer conjointement et benoîtement Obama et Besancenot, faut le faire! Le crypto-libéral et le crypto-trostskard! Hollywood et le fils Krivine! Je me paie ta fiole, c'est de bonne garde! C'est toujours toi qui sera dans les starting-block, le premier jour des soldes! L'union de Karl Marx et d'H&M! Foutre bon dieu de couple! Blockbuster et Commerce équitable! Nike et développement durable! La bonne conscience dans la besace, et la prostate chancelante! T'en reviendras, va, du tumulte. Plus beau, plus propre, plus moutonnier que jamais!<br />T'as la vie devant toi! Et belle en plus!Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-54854607663959074342009-05-15T06:46:00.000-07:002009-05-15T07:05:29.153-07:00OrdurerieChère Valérie,<br /><br />Permets-moi de réagir. Je m'adresse directement à toi, car tu es ma ministre de tutelle, et que tu prétends "me donner des preuves d'amour".<br /><br />Déjà, tes sentiments, tu peux te les carrer où je pense. Excuse moi cette impolitesse, prélude à beaucoup d'autres.<br /><br />Si la situation est aussi pourrie, ce n'est que de ton exclusif ressort. Tu me répondras que je suis entouré de gens de mauvaise volonté, et orientés politiquement.<br /><br />M'en fous. Déjà, je m'entoure de qui je veux.<br /><br />Je ne reviendrai pas sur l'étendue de ta lâcheté. Ni sur la servilité borgne que tu démontres à ton patron. Après tout, tu as choisi d'être là où tu es. Aucune mansuétude. Je laisse ça aux curetons, vois-tu.<br /><br />Aucune raison non plus que je revienne sur ces quinze semaines de conflit.<br /><br />Laisse moi simplement te signifier mon mépris le plus profond.<br /><br />Avec ma graine d'ananar, tu ne pouvais pas t'attendre à mieux.<br /><br />Tu t'es permise quelques libertés et traits d'humour fielleux sur notre compte. Et ça, tu en as le droit, mais j'entends qu'il soit à l'avenir très limité.<br /><br />Tu t'es exprimée sur Fun Radio récemment. Sans doute espérais-tu convaincre les derniers flibustiers de cesser au combat, et rassurer la jeunesse de France sur la scélératesse de tes projets.<br /><br />Sauf que les jeunes n'écoutent pas Fun Radio. Dommage pour toi. Ils n'ont pas la cervelle assez ratatinée pour écouter une station qui diffuse de la musique débilitante programmée par des gonzes cocainés tous plus ou moins syphilitiques.<br /><br />En dehors de quelques garçons de café provinciaux, ou de quelques shampouineuses seine et marnaises, qui écoute Fun Radio?<br /> C'est nul d'avoir choisi cette radio. Ce n'est pas la première fois que tu te ridiculises avec applomb, et c'est pas moi qui vais chialer.<br /><br />La seule chose que je te demande, c'est de partir, loin. De nous lâcher la grappe, car la patience, comme ton esprit a ses limites.<br /><br />Je veux mon semestre neutralisé, ou obtenu avec facilité, t'entends?<br /><br />Et malgré ton opposition, je compte l'avoir. Et tu ferais mieux de me donner ma licence. Comme ça, je ne moisirai pas plus longtemps dans cet univers moisi qu'est celui des facultés.<br /><br />Je te préviens, Valoche, je suis un comité inivisible à moi tout seul.<br /><br />Obtempère sous ma sainte menace, sinon, je ne réponds plus de rien. C'est jamais agréable de trouver de la merde de chien sous son paillasson le matin, alors obéis.<br /><br />Voilà, mon ultimatum. Mes conditions. Et celles de tous mes copains, qui sans leur accord, m'ont délégué la responsabilité de cette lettre ouverte.Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-91133887044246425552009-05-06T09:48:00.000-07:002009-05-07T05:32:08.303-07:00Reporter de guerre<div align="justify">La Sorbonne est prise en otage. Nous le savions déjà, et pas seulement grâce au concours de la presse nationale, qui se montre aussi raisonnable qu'un Frédéric Lefevbre dès qu'il s'agit d'aborder la question des conflits sociaux.</div><div align="justify">Ce que la presse ignore, c'est le climat sordide qui y règne. La Sorbonne est désormais désertée par ceux qui la faisaient vivre. Elle offre le même spectacle désolant que Beyrouth après un raid de l'aviation israélienne.</div><br /><br /><p> </p><p align="justify"><strong>Une situation chaotique<br /></strong>Théâtre d'une véritable guerre civile, on y voit des bandes armées y semer le chaos sur leur passage. Des étudiants faméliques errent dans ses couloirs, l'âme en peine, et s'adonnent à l'adresse des rares chalands qui s'aventurent en ces lieux de perdition: "<em>Un semestre ou deux, pour continuer à étudier s'il vous plaît!</em>" Les murs sont criblés d'impacts de jets d'oeufs, stigmates d'affronts d'une rare violence entre les forces gouvernementales du Rectorat et les rebelles du FLBS (Front de Libération de la Sorbonne). </p><p align="justify"><br /> </p><div align="justify">Le pillage est chose récurrente, la cooéprative étudiante a été littéralement mise à sac par un groupe affilié à la rébellion. "<em>Ils ont tout emporté, même la machine à café!</em>", nous conte Kévin, son ancien gérant encore traumatisé. </div><div align="justify">Les travailleurs humanitaires dépêchés sur place avouent leur effroi. Ce matin encore, ils ont fait la découverte macabre d'un charnier près de la cour Saint-Jacques. "<em>Il y avait là des miliers tracts mutilés de militants de l'UNI..</em>." résume Quentin Sauvequipeut de l'organisation Médecins sans Frontières.</div><div align="justify">Il flotte dans l'air un parfum de souffre. Les forces armées du Rectorat, qui se distinguent par leur cruauté, n'ont pas hésité à faire usage de gaz lacrymogènes pour étouffer les assaillants. Selon les émissaires d'Amnesty International et d'Human Rights Watch, cet usage est contraire au droit international, et demeure passible d'une sanction du Conseil de Sécurité de l'ONU.</div><p align="justify"><br /> </p><div align="justify"></div><p align="justify"><br /> </p><div align="justify"><strong>Violence, barbouzes, et mercenaires</strong></div><div align="justify">Depuis quatorze longues semaines, le conflit perdure et ne semble déboucher sur aucune issue, tant les bélligérants n'entendent rien se concéder. La situation s'est même envenimée quand le Rectorat pour faire plier la rebéllion a fait appel à un corps de mercenaires étrangers, les trop fameux Centaure. Organisation de type paramilitaire dont le siège social se situe aux Bahamas, elle recrute des soldats de fortune de par le monde, et qui pour certains d'entre eux, exercèrent leurs talents lors de guerres civiles sur le Continent Noir, ou en ex-Yougoslavie durant la guerre des Balkans.</div><p align="justify"><br /> </p><div align="justify">La violence que nous évoquions plus haut atteint des proportions inouies. On cite assez souvent le cas d'un officier du rectorat, qui au cours d'une bataille rangée, a reçu en pleine tête un épais livre de philosophie.</div><div align="justify">La situation sanitaire est elle aussi calamiteuse. Les toilettes sur l'ensemble du site ne sont plus nettoyées, et les effluves qu'elles dégagent prennent à la gorge, ressemblant à celles d'un lendemain de Fête de la Bière à la Munich.</div><p align="justify"><br /> </p><div align="justify"></div><p align="justify"><br /> </p><div align="justify"><strong>Propagande à tous les étages</strong></div><div align="justify">Pour les journalistes, il demeure hardu d'exercer son métier, voire impossible de livrer l'information, au milieu de toute ce chaos. Un collègue américain de la chaîne de télévision CBS News m'a fait part de son émotion, regrettant au passage le temps où il officiait en Irak.</div><div align="justify">Il est aussi difficile de rencontrer en contact avec les groupes rebelles. C'est avec une précaution infinie que ces derniers nous reçoivent au sein de leur local. La fouille au corps et le bandeau sur les yeux sont de rigueur. On nous demande même d'éteindre nos téléphones pour ne pas que notre position soit reconnue par les satellites ennemis. L'ambiance qui règne en ces lieux est suffoquante. Une multitude de détails sordides, de rumeurs effroyables circulent à propos de l'endroit, où bacchanales, orgies et parties fines (où même les animaux sont conviés), sont choses courantes.</div><p align="justify">Le chef des rebelles, le caporal Lester nous reçoit avec enthousiasme, nous faisant même le privilège d'ôter sa cagoule pour nous saluer. Il nous certifie vouloir continuer la lutte jusqu'à son terme, c'est à dire jusqu'à l'éviction du rectorat de la faculté. Fierèment, il nous montre la casquette bleue arrachée au crâne d'un soldat gouvernemental pour nous prouver sa férocité et sa détermination. L'entretien s'interrompt de manière brutale. De toute évidence, le leader des rebelles, est gêné par certaines questions, qu'il esquive avec soin. Lorsque nous l'interrogeons sur les groupes de "commando-suicides" émergeant au sein de la guerilla, les trop fameux BIATOSS (Brigade d'Intervention Armée des Très Obstinés Serviteurs de la Subversion), nous pouvons lire l'embarras sur son visage. </p><p align="justify">Rentrés de la zone rebelle, nous nous dirigeons à présent vers le quartier général des forces gouvernementales. Le maréchal Luc nous reçoit à bras ouverts, accompagné de son adjointe, la sous-commandante Duval. Issus du groupe paramilitaire UFR (Unité Franchement Réactionnaire), le couple infernal nous exhibe fièrement la collection de keffiehs arrachés au cou de la Résistance. Pour eux, il ne fait aucun doute que le combat va trouver prochainement une issue, avec leur entière victoire. Sous escorte, ils nous entraînent jusqu'à une aile de l'université jonchée de canettes de bière et de mégots de cigarettes de marijuana pour nous convaincre de la barbarie de ceux qu'ils appelent affectueusement "<em>les petits merdeux</em>."<br /></p><div align="justify"><strong>L'impossible sortie de crise</strong></div><div align="justify">Tous les appels au calme lancés par la communauté universitaire n'ont eu aucun effet probant. Certains dénoncent la manipulation des rebelles par l'extrême gauche. D'autres préfèrent souligner la lâcheté politique et morale du rectorat acquis à la Baronne Pécresse.</div><div align="justify">Sur le terrain, les violences continuent. Toutes les tentatives de médiation ont lamentablement échouées.</div><div align="justify">Les vautours qui planent au dessus du ciel enflammé du Quartier Latin trouveront certainement de quoi combler leur macabre appétit. </div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-40043305597905113562009-04-28T06:03:00.000-07:002009-04-28T07:07:10.336-07:00Interview exclusive de Valérie PécresseEn marge du salon Devenir Trader à bac+3, Valérie Pécresse a accepté de répondre à quelques unes de nos questions en exclusivité.<br /><br />LDH-<em>Valérie Pécresse, depuis onze semaines vous devez affronter un mouvement de contestation d'une ampleur inédite au sein des facultés. Comment le vivez-vous?</em><br /><br />Tout d'abord, j'aimerais vous signaler que le ministère a toujours fait de son possible pour désamorcer ce conflit. Nous avons inivité les organisations syndicales à débattre, à émettre de nouvelles propositions pour que nous sortions tous la tête haute de ce conflit.<br />Malheureusement, je ne peux que déplorer que nous ne trouvions pas de terrain d'entente.<br />Nous avons fait des concessions multiples au cours de ces réunions. Une fois, le délégué du Snesup-Fsu, au bout de trois heures de discussion m'a demandé un verre d'eau. Et bien, après m'être concerté avec l'ensemble de mon cabinet, et après en avoir référé au premier ministre, j'ai personnellement tenu à ce qu'un verre d'eau soit servi aux représentants syndicaux. On me dit autiste, je refuse cette attaque. Je suis enclin au dialogue, dans la mesure du possible.<br /><br /><em>LDH-Qu'avez-vous à dire aux étudiants qui s'inquiètent au sujet de la validation de leur semestre?</em><br /><br />Que leur inquiétude est légitime, mais que nous ne les laisserons pas tomber. J'ai obtenu du président de la République, la possibilité de réquisitionner des bâtiments publics pour qu'ils puissent passer leurs épreuves. Pour l'instant, seule la base spatiale de Kourou en Guyane, s'est déclarée apte à nous recevoir. C'est limité, certes, mais nous négocions actuellement avec la centrale nucléaire du Tricastin pour acueillir des étudiants pendant les sessions d'examens.<br /><br /><em>LDH-Vous dîtes démontrer des preuves d'amour quotidiennes à la communauté universitaire? A quoi se résument-elles?</em><br /><br />On réduit ma politique au démantèlement des centres de recherches, à la privatisation rampante de l'enseignement supérieur. Or c'est faux. Chaque jour, nous contribuons à la mise en place d'initiatives novatrices, pour satisfaire au bien-être du corps universitaire.<br />En partenariat avec Roselyne Bachelot, et le ministère de la Santé, nous avons décidé de supprimer les frites dans les CROUS pour remédier à l'obésité en milieu universitaire. Avec Eric Besson, nous réfléchissons à un projet de loi permettant aux étudiants qui dénonceraient leurs camarades sans-papiers, de valider leur diplôme de façon accélérée.<br />Voilà aujourd'hui, où se situent les nombreuses preuves d'amour que nous distribuons à la communauté universitaire.<br /><br /><em>LDH-Beaucoup d'universités ont vu leur réputation ternir avec le mouvement universitaire. Qu'avez-vous à répondre aux parents réticents d'envoyer leurs lardons dans les facultés?</em><br /><br />Qu'il ne faut pas prêter attention aux ragots. Les universités françaises sont des lieux saints! Bien que la plupart soient gangrénées par l'ultra-gauche anarcho-autonome ou par les rejetons des khmers rouges, qu'on s'y pète la gueule pendant les A.G, qu'on y viole les enfants de bonne famille, qu'on y enseigne les techniques du coup d'état selon les préceptes de Malaparte, bref qu'il est devenu impossible d'y étudier et d'en ressortir vivant. Il ne faut pas noircir le tableau, en tout cas je m'y refuse!<br /><br /><em>LDH-On vous sait russophile? Pouvez-nous dire en quoi la Russie a toujours suscité votre admiration profonde?</em><br /><em></em><br />C'est vrai, j'ai toujours été profondément attirée par la Russie. Et mon attrait ne se résume pas seulement à la vodka, contrairement à Jean-Louis Borloo, mon estimé camarade du gouvernement. La Russie a toujours offert la voie à suivre pour l'europe occidentale. En matière de désinformation, notamment. J'ai le sentiment que la presse française suit cet exemple. A lire le Monde récemment, j'ai cru tenir en mes mains une édition moderne de la PRAVDA, tant leur servilité à mon égard n'avait rarement eu d'égale dans la presse hexagonale.<br /><br /><em>LDH-Que peut-on vous souhaiter pour les prochains mois, magnifique Valérie?</em><br /><em></em><br />De voir se taire le courroux des enseignants-chercheurs. De triompher de Jean-Paul Huchon aux régionales de 2010, au risque de me voir siéger dans l'opposition avec cette andouille de Roger Karoutchi. <br />Et surtout d'avoir contribué au rayonnement des universités françaises, et plus largement de notre système éducatif national. Je suis certaine qu'on louera mon mérite d'ici quelques années. Que mon nom entrera dans les livres d'Histoire, que Mélanie Laurent interprète ma personne au cinéma dans un biopic qui s'intitulerait <em>Valérie contre le Mammouth.</em><br />Ce serait chouette, non?<br /><br /><br /><br /><em></em>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-40179685278664765262009-04-10T05:08:00.000-07:002009-05-15T06:15:10.841-07:00Lettre ouverte à une incorrgibleChère incorrigible,<br /><br />Je tenais à vous dire que j'ai beaucoup aimé votre prestation d'hier dans l'amphithéâtre Richelieu.<br />Elle fut certes brève, concise, mais elle m'a permis de mesurer l'étendue de votre honnêteté intellectuelle.<br /><br />Vous êtes en effet, chère incorrigible, la mieux lotie de vos collègues pour prétendre à la considération la plus entière. Si la légion d'honneur ne vous pend pas au nez d'ici quelques années, c'est à plus rien n'y comprendre.<br /><br />Avec une partie de vos collègues de l'UFR d'Histoire, vous nous avez appelés à la fin du tumulte. Sans vous départir d'un certain paternalisme, vous nous conseillez de nous consacrer à la validation d'un semestre déjà sérieusement amputé, plutôt qu'à faire les marioles sur des barricades.<br /><br />Vos confrères et consœurs, ont avec peine disserté devant les étudiants de leur choix cornélien. Vous n'avez pas eu cette gêne, en citant l'exemple d'une collègue grèviste, ayant refusé de tenir un cours à des élèves qu'elle aurait traités, selon vos dires, de"petits bourgeois".<br /><br />C'est ici que réside votre génie. Réduire la contestation universitaire à la suffisance d'esprit de quelque harpie gauchiste, personne, même au Figaro ou à Valeurs Actuelles, ne s'y était encore essayé. Et vous bravez le politiquement correct avec une assurance qui force le respect.<br /><br />De tous les projets gouvernementaux portant sur l'enseignement supérieur, vous fûtes toujours une des plus zélées défenseuses. Quand l'ensemble de votre corporation s'inquiétait ou fulminait contre ces réformes, vous les défendiez avec une ardeur d'autant plus respectable, que vous étiez la seule à le faire. Chapeau, bas, Madame.<br /><br />Et en période non agitée, vous vous illustrez aussi. Je n'ai malheureusement jamais eu la chance de vous avoir comme enseignante depuis mon arrivée à la faculté. On m'a pourtant confié, que vous êtiez très soucieuse du bien-être de vos étudiants. Vous les soumettez à faire du sport, à se vêtir décemment, et à adopter un ton révérencieux envers le corps universitaire. Vous houspillez avec soin, tous les paresseux, les crasseux, les loquedus qui tels des cafards s'épanouissent entre nos murs, et viennent jusque dans nos bras pour culbuter nos filles et nos compagnes.<br /><br />J'ai également entendu que vous évaluiez les élèves selon que leur minois vous plaise ou non. A gueule du client, comme on dit par chez moi. Il ne s'agit que d'une rumeur, une telle accusation relève de la diffamation. Un peu comme ceux qui se hasardent à faire dire des énormités aux collègues grévistes, non?<br /><br />En tout cas, j'aimerais saluer votre courage. Louer votre bonté, votre sagacité, ô Grand Danube féminin de la pensée néo-libérale. Vous, qui êtes dans la jeunesse de l'âge, et avait déjà un esprit si élevé que l'on ne peut que se sentir minuscule à vos côtés, je vous prédis un grand avenir.<br /><br />Il est certain que si vous continuez à être aussi légère et malhonnête derrière vos lunettes austères, la communauté universitaire se réserve le droit de vous entarter, et de vous voir agoniser sous la crème fouettée.<br /><br />P.S: Quand on a le même patronyme qu'une célèbre marque d'anisette, on pèse ses mots avant de la ramener.<br /><br />Sauras-tu trouver de quelle crapule il s'agit?Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-25575819582418008622009-04-06T02:01:00.000-07:002009-04-06T03:47:36.706-07:00Journée d'un C.R.S<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwifc07VidIc8mg6K7Ufqzah_0aNFwY7HmqerhbJOncv3LTGSo-263qaVqejlqwasqHqP766kD5R7cyMZpTqDCg8phhEraYAm3jBm8G3oFk_9NicHCMJD7i91BTKWIMAV_vEUY748X_To/s1600-h/BABOUSE.bmp"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5321528176573936354" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 160px; CURSOR: hand; HEIGHT: 200px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwifc07VidIc8mg6K7Ufqzah_0aNFwY7HmqerhbJOncv3LTGSo-263qaVqejlqwasqHqP766kD5R7cyMZpTqDCg8phhEraYAm3jBm8G3oFk_9NicHCMJD7i91BTKWIMAV_vEUY748X_To/s200/BABOUSE.bmp" border="0" /></a><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div>6h15: Je me réveille avec un mal de crâne tétanisant. Hier soir, la compagnie et moi avons fêté notre centième interpellation de l'année. Dans un rade pourri de banlieue, les collègues et moi avons assouvi notre légendaire passion pour l'anisette. La soirée a failli dégénérer quand un individu de type nord-africain nous a fait observer que nous constitutions un corps de police composé de fieffées andouilles incultes et brutales. Pour lui prouver notre respect de la dignité humaine, nous avons conduit le malheureux dans une ruelle étroite et mal éclairée. Tout la compagnie s'en est donnée à coeur joie pour lui démontrer l'humanisme dont nous sommes tous empreints. Le malheureux a perdu ses dents de sagesse, sans avoir à débourser le moindre euro. Au plus près des citoyens, nous agissons chaque jour pour votre bien-être.</div><br /><div></div><br /><div>7h00: Nous quittons le cantonnement pour rejoindre Paris. Le maigre cortège que nous composons, (pas plus de douze estafettes, avec à leur bord, 14 hommes), est amené à s'installer aux environs de la Sorbonne, où depuis plusieurs semaines règne une agitation des plus débridées. </div><br /><div></div><br /><div>8h00: Nous voilà en place, le long du trottoir de la Rue Saint-Jacques. Nous n'interviendrons qu'en cas de grabuge aggravé. L'entrée de la faculté nous est interdite, ce qui irrite nombre de collègues avides de casser du petit-bourgeois. Nous voilà condamnés, à moins d'une heureuse provocation, à stagner dans nos véhicules toute la journée.</div><br /><div></div><br /><div>9h45: Toujours rien à signaler au dehors. L'endroit semble calme. J'achève la lecture des <em>Fleurs du Mal</em> de Beaudelaire, avec une larme à l'oeil. Rémunéré à taper sur des loquedus, je n'en suis pas moins doté d'une âme sensible.</div><br /><div></div><br /><div>10h30: L'ennui nous terrasse dans l'estafette. Certains jouent aux cartes, d'autres aux petits chevaux, tandis que le commandant Nervi, lui, peine à terminer sa grille de mots fléchés entamée voilà trois semaines. Se tournant vers moi, il me demande: "<em>Sensible en quatre lettres? Pédé, ça marche?</em>". L'autoradio branché sur <em>Nostalgie</em> diffuse du Chantal Goya. Je demande au lieutenant Brutos de changer de fréquence. Je peine à contenir mes larmes, tant entendre <em>Bécassine, ma cousine</em>, m'évoque de tendres souvenirs d'enfance. </div><br /><div></div><br /><div>11h45: L'heure de la collation. Les brigadiers Cassoce et Viandard ont confectionné de copieux sandwichs. Végétarien, je décline leur offrande, quand ces derniers me tendent un robuste Jambon-Beurre-Saumon-Tomate-Cornichons-Rillettes-Mozarella. A la place, je me délecterai d'une assiette de tofu et de carottes rapées.</div><br /><div></div><br /><div>13h00: Tout le monde, excepté moi, ronfle dans le véhicule. Affalés au sol, mes camarades peinent à digérer leur déjeuner. Tandis que ces derniers somnolent, je relis ému les <em>Châtiments</em> de Victor Hugo. Devant tant de beauté, il m'est désormais impossible de réprimer ma mélancolie. Je sors sur le trottoir, et une cigarette à la main, je fais les cent pas. </div><br /><div></div><br /><div>15H00: Nous recevons un appel nous intimant l'ordre de nous tenir prêts à intervenir. Je referme la correspondance de Gustave Flaubert, alors que dans l'estafette les camarades s'agitent. Nous déboulons à grandes enjambées dans la Rue Victor Cousin, prêts à matraquer ce qui nous passe sous la main. Soudain, le chef nous invite à amorcer la retraite. Bredouilles, nous rentrons dans nos véhicules, dépité de point avoir eu à cogner.</div><br /><div></div><br /><div>16h00: Il s'avère que nous avons été vicime d'une mauvaise blague de la part des gendarmes mobiles, qui se sont branchés sur notre fréquence, afin de nous induire en erreur. Ces derniers, stationnés le long de la rue des écoles, se bidonnent depuis une heure devant notre malheureuse spontanéité. Ce soir, nous nous sommes jurés de les prendre au Ricard, et rira bien qui rira le dernier.</div><br /><div></div><br /><div>17h15: Je n'ai plus rien à lire. Le lieutenant Latrique me tend un vieux numéro d'<em>Entreveue</em>, pour palier à mon manque de lectures saines. Malheureusement pour moi, les pages sont toutes collées les unes aux autres. Même la playmate en couverture semble avoir souffert de son passage entre les mains du lieutenant. Autour de moi, les collègues se jurent d'avoir la peau des gendarmes mobiles. </div><br /><div></div><br /><div>18H00: L'ambiance est montée d'un cran. Depuis la radio, nous insultons les gendarmes avec une certaine véhémence dans le ton. Ces derniers nous répliquent avec les mêmes slogans que ceux que les étudiants scandent dans notre direction lors des manifestations : "<em>CRS, en colère, le Pastis, il est trop cher!</em>", "<em>CRS, serre les fesses, on arrive à toute vitesse!</em>". N'en pouvant plus de subir tels affronts, les commandants de nos compagnies se concertent pour attaquer les "mobilards". </div><br /><div></div><br /><div>19h30: Les badauds sur le trottoir rient à gorge déployée. Duran<img class="gl_photo" alt="Ajouter une image" src="http://www.blogger.com/img/blank.gif" border="0" />t plus d'une heure, ils ont vu s'affronter gendarmes et CRS sous leurs yeux ébahis. Le commandant Nervi est au sol, après avoir subi un tir de flashball. "<em>Rengagez-vous qu'ils disaient, rengagez-vous qu'ils disaient</em>!" psalmoident mes collègues allongés sur des brancards.</div><br /><div></div><br /><div>21h00: Notre ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie est arrivée sur les lieux de ce pugilat insolite. La voilà qui nous engueule, le visage encore plus crispé que d'ordinaire. En concertation avec notre hiérarchie, il a été décidé que nous serions mutés en Afghanistan pour aider à la formation de la police locale. </div><br /><div></div><br /><div>Avant de rejoindre Kandahar, j'aimerais vous faire part de ma profonde tristesse. Avec une situation sociale aussi explosive dans l'Hexagone, j'aurais à coup sûr pu montrer l'étendue de ma sensibilté au peuple en colère. Hélas, pour moi, il n'en sera rien. </div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-67828979866043662632009-04-03T05:42:00.000-07:002009-04-04T05:19:29.380-07:00La journée d'une R.G<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivnluL2aokR7yRA7PZqzk2VA0Z9302lGv-UylqIoXpOgk6NYZavc88jnbcjKx735BFy2Xvn62x7XQnhyHI2_Cga3h_Q_d0ESvHfu7AV6lVbvTjAkGkKwpeCTEKm-zISmjgPZ1qcIj7q8o/s1600-h/RG_Bayou.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5320808945339070290" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 142px; CURSOR: hand; HEIGHT: 200px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivnluL2aokR7yRA7PZqzk2VA0Z9302lGv-UylqIoXpOgk6NYZavc88jnbcjKx735BFy2Xvn62x7XQnhyHI2_Cga3h_Q_d0ESvHfu7AV6lVbvTjAkGkKwpeCTEKm-zISmjgPZ1qcIj7q8o/s200/RG_Bayou.jpg" border="0" /></a><br /><div></div><br /><div><strong>6h00</strong>: Lever aux aurores. Au dehors, le chant des moineaux se fait entendre. Le ronflement de Roland, mon mari, aussi. Je quitte le lit défait après une nuit d'ébats torrides. Une longue journée m'attend.<br /><br /><strong>6h30</strong>: Une fois toiletté, je bois mon café, seule, dans la cuisine. Je souffre de nombreuses courbatures. Hier soir, j'ai fait la courte échelle à un militant de l'UNI, pour qu'il puisse coller ses affiches anti-blocages sur la façade d'un immeuble situé en face de la Sorbonne. En rentrant, Roland m'a littéralement sautée dessus. Mon mari officie à la brigade des stupéfiants, et il lui arrive de servir dans les saisies de drogue. Ceci doit expliquer que son appétit sexuel se trouve décuplé à certains instants.<br />Les jambes flageolantes et les épaules broyées, je m'apprête à partir au charbon, quand mon fils surgit à mes pieds. Encore en pyjama, et la morve au nez, Kévin me couvre de câlins avant de me tendre la liste des enfants sans-papiers inscrits dans son école. 7 ans, le fiston, et déjà l'âme d'un flic. Je ne peux qu'être fière de lui.<br /><br /><strong>7h00</strong>: Me voici arrivé au siège de la D.C.R.I (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), à Levallois-Perret, où je vais bientôt recevoir les instructions pour la journée. Le maire de Levallois, Patrick Balkany, est passé en voisin. Je lui fais un clé de bras après qu'il m'ait proposé de lui faire une fouille au corps rapprochée. Fuir le satyre des Hauts de Seine n'est pas une mince affaire.</div><br /><div></div><br /><div><strong>7h15</strong>: Je fais un détour au vestiaire pour enfiler ma tenue de camouflage en milieu étudiant. Pour ne pas attirer l'attention des gauchistes sur ma personne, je me suis confectionné le costume adéquat. Je me lave mes cheveux au beurre blanc, me tartine toutes les surfaces de mon corps avec du fromage de brebis, avant de mettre à mon cou un keffieh troué. Me voici parée pour ma mission d'infiltration en Sorbonne, où se tient aujourd'hui une assemblée générale décisive dans la reconduite du mouvement universitaire.</div><br /><div></div><br /><div><strong>7h55:</strong> Me voici dans le quartier Latin. Je rejoins mon indicateur dans un café de la rue Victor Cousin. Ernest*, étudiant frisé, me rencarde sur les contestataires les plus actifs. Mon attention s'arrête sur un certain Baptiste L., dont mon informateur me dresse un portrait effrayant. D'ici la fin de la semaine, ce dernier se trouvera à Fleury, et goutera aux joies des douches collectives en milieu carcéral.</div><br /><div></div><br /><div><strong>8h30</strong>: Je m'asseois à l'arrière de la camionnette balisée, garée rue Champollion, où est installée une table d'écoute, me permettant de surveiller les communications téléphoniques des principaux activistes. Je me branche sur la ligne du Président Molinié, et je peine à comprendre son propos, ce dernier ayant un débit de parole pour le moins particulier. "<em>Oui, c'est ça, un coca, et une grande frite</em>!", réussis-je à saisir. Un message codé sans doute?</div><br /><div></div><br /><div><strong>9h15</strong>: Sur mon ordinateur portable, je consulte les blogs tenus par les meneurs étudiants. Au milieu des fautes d'orthographe et des propos incohérents, je vois que ces derniers ont décidé de faire un sit-in devant le siège Figaro pour protester contre le traitement du quotidien de Serge Dassault de la question universitaire. Ce qui est bien avec Internet, c'est que les gens comme moi n'ont même plus besoin d'aller chercher l'information, elle nous est directement livrée. </div><br /><div></div><br /><div><strong>10h00:</strong> Je quitte la camionnette pour pénétrer dans l'enceinte de la Sorbonne. Dans une heure se tiendra l'A.G, qui réunira étudiants, personnels, et enseignants chercheurs dans l'Amphithéâtre Richelieu. Dissimulé derrière la statue de Victor Hugo, je prends discrètement des photos des étudiants rassemblés dans la cour d'honneur. Un mal de ventre tenace me saisit. J'ai trop abusé du Larzac, et l'odeur du fromage de brebis me terrasse le naseau.</div><br /><div></div><br /><div><strong>11h00:</strong> L'assemblée générale débute. L'amphithéâtre est bondé. Une motion est votée contre l'important dispositif policier qui cerne l'université. Les Renseignements Généraux sont conspués. Un étudiant saisit le micro : "<em>Elle est où d'ailleurs, cette blondasse qui manque de discrétion quand elle nous observe</em>?". J'enfonce la tête dans mon keffieh afin de ne pas être reconnue.</div><br /><div></div><br /><div><strong>14h30</strong>: L'amphi se vide. L'A.G a été particulièrement animée, et a vu les membres du Julien Coupat Fan Club, se disputer avec les membres de l'AGEPS, le principal syndicat étudiant de la Sorbonne. Je sors pour aller vomir aux toilettes. Il faudra à l'avenir, que je trouve un autre parfum que le fromage bio.</div><br /><div></div><br /><div><strong>15h30</strong>: Une aile du rectorat est assaillie par des protestataires. Les vigiles interviennent et débusquent les flibustiers sans omettre de leur ratatiner la tronche au passage. Après avoir assisté à ce spectacle tordant, je retourne dans la camionnette. Je surveille toujours les conversations de Georges Molinié, décidémment très doué pour brouiller les pistes: "<em>Oui, chérie, je n'oublie pas d'aller chercher du pain en rentrant!</em>". Je peine à décoder ce message. </div><br /><div></div><br /><div>1<strong>7h00</strong>: Je m'installe sur la Place de la Sorbonne où est donné un cours alternatif: "Les principes de la philosophie kantienne et de son influence dans la psychanalyse lacanienne". Quand je pense, que nos impôts vont à tous ces fainéants...</div><br /><div></div><br /><div><strong>18h00</strong>: Une bande d'étudiants occupe de façon spontanée la rue des écoles. Je me place à leurs côtés. Les C.R.S dans la précipitation m'embarquent avec les rageux dans le panier à salade. J'ai beau leur indiquer que je suis de la maison, ces derniers ne m'écoutent pas, et me matraquent mon doux minois avec soin.</div><br /><div></div><br /><div><strong>21h00</strong>: Je quitte enfin le commissariat du cinquième avec les excuses empressées de mes collègues. La gueule défaite, je rejoins la camionnette dont les Pneus ont été crevés. Les ennuis s'accumulent, et à cet instant précis, je préférerais exercer mes talents ailleurs, y compris en Haute Corse, ou en Guadeloupe. </div><br /><div></div><br /><div><strong>23h00</strong>: Enfin rentrée à la maison. J'ai attendu le RER durant trois quart d'heure à Saint-Michel, en raisons de foutus problèmes techniques. Kévin dort du sommeil de l'enclume. Le brave petit s'est illustré à l'école aujourd'hui en dénonçant plusieurs de ses petits camarades qui avaient triché à une dictée. Pensant m'endormir tranquille, Roland déboule dans ma chambre, complètement éméché, et me fait le coup du légionnaire. Mon corps est couvert de bleus, et ma diginité s'est envolée. Rude journée.</div><br /><div></div><br /><div>Les universitaires peuvent penser ce qu'ils veulent, ils ne sont pas les seuls à souffrir. </div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div><br /><div></div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3082295415415108004.post-31655149858969095922009-03-28T06:47:00.000-07:002009-03-28T08:04:56.248-07:00Tout est bien qui finit (presque) bien<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcQZ5ysmL5V4oCHdhZ2k4Z30Teet7RcjlBY9-Bxlbhu_g48IbjpW7f98xztH02KPgwz41PkjnJDTtHXhU3gjxNkKpyyBzqrC3qDzHLo0oJKVl5CGmwrgXd3ofoSsRFErkDMWQJIF0EwII/s1600-h/Barbouze.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5318254729588768386" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; WIDTH: 146px; CURSOR: hand; HEIGHT: 200px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcQZ5ysmL5V4oCHdhZ2k4Z30Teet7RcjlBY9-Bxlbhu_g48IbjpW7f98xztH02KPgwz41PkjnJDTtHXhU3gjxNkKpyyBzqrC3qDzHLo0oJKVl5CGmwrgXd3ofoSsRFErkDMWQJIF0EwII/s200/Barbouze.jpg" border="0" /></a><br /><div><em>Les aventures de Jean-Sébastien Bienverni atteignent leur terme. Vous pouvez enfin soupirer, le dénouement est aussi proche que la misère qui nous guette tous en ces temps de joyeuses récéssions.</em><br /><br />Une fois foulé le tarmac de Roissy, je n'ai pu m'empêcher de verser une larme. Il est heureux de rentrer au pays, comme un Ulysse après un très long voyage.<br /><br />Louchenko est mort, après avoir ingurgité une tisane au polonium concoté par le soin de mes nouveaux amis russes et vénézuéliens. Me voilà donc libre de reconquérir le coeur d'Anna, ma perle du Caucase, ma louve des steppes enneigées, ma chienne de traîneau préférée. Quant à Clothilde Joufflue, mon étudiante-espionne de choc, elle a repris son activité au sein du comité de grève étudiant de la Sorbonne. En m'abandonnant à l'aéroport Charles de Gaulle, elle m'a confessé son désir de se fiancer avec le colonel Manzana, et de finir ses jours en sa virile compagnie dans une ferme biologique des Asturies.<br /><br />J'ai appelé Kovacs à Abou Dabhi, pour l'avertir de la fin de mes tumultueuses péripéties. Au bout du fil, j'ai entendu un homme heureux. La conversation fut brève en raison de la petite sauterie organisée par l'antenne orientale de la Sorbonne. Une fête modeste pour fêter la fin de l'année scolaire (très raccourcie en ces contrées), et à laquelle participèrent moyennant finances ,Snoop Dogg, Puff Daddy, et Victoria Beckham. La présence de ces invités à la faible notoriété suffira à faire taire les rumeurs selon lesquelles le centre d'Abou Dabhi croule sous le fric sale, et a fortiori mal dépensé.<br /><br />La rue Victor Cousin est toujours le théâtre du désordre. Ce qui j'ai honte de l'avouer, m'arrange. Pendant qu'étudiants, collègues et Biatoss se font gazer par la maréchaussée, ou perdent un oeil à la suite d'un tir de flash-gun, je peux passer des heures paisibles en compagnie d'Anna, qui occupe ces jours-ci la suite Pablo Escobar au Ritz. Je n'avais jamais soupçonné en moi tant de virilité, tant d'agilité à rendre femme heureuse. Comme quoi, les enseignants-chercheurs savent se défaire de l'austère réputation qu'on leur fait de manière éhontée, et montrer bien des talents dans d'autres domaines que ceux où ils exercent traditionnellement.<br /><br />Me voici en revanche redevable envers les services secrets russes et vénézuéliens pour qui je sers désormais d'informateur privilégié. Je viens de leur envoyer mon rapport sur les historiens exerçant à la Sorbonne, avec somme d'informations croustillantes sur les moeurs totalement débridées de ces gens-là. On imagine pas comment ces esthètes peuvent s'avérer turbulents.<br /><br />Ces dernières semaines m'auront appris une chose. Devant l'adversité, fuir et mauvais. Perdre son sang-froid alors que les choses sont toujours en mesure de s'arranger. Qu'une fois le plâtre enlevé, la rééducation est la bienvenue. Et que lorsqu'on se retrouve au chômage technique en temps de crise, il est bon de perdre son temps à autre chose que montrer au monde stupéfait le fruit de son imagination décadente.<br /><br />Et qu'on ne devrait jamais quitter Montauban, non plus.</div><br /><div></div><br /><div></div>Major Boucharovhttp://www.blogger.com/profile/01304466696048605825noreply@blogger.com0